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Atelier de réflexion sur la rélecture du cadre juridique des médias au Mali

Bamako, Mali (PANA) - Le Mali compte, à ce jour, près de 500 radios privées (commerciales, associatives, communautaires), 200 publications écrites en français et en langues nationales, une soixantaine de médias en ligne (portails, journaux, web TV) et une quarantaine de chaînes de télévision, a noté le président de la Presse du Mali, Bandiougou Danté, à l'occasion de l'ouverture, lundi à  Bamako, d'un atelier de réflexion sur la relecture du cadre juridique des médias maliens.

Initiée par la Maison de la Presse, en collaboration avec la Haute autorité de la communication (HAC) et le ministère en charge de la Communication, cet atelier vise à redéfinir le statut du journaliste professionnel, la presse en ligne édité à titre professionnel, clarifier le statut des sites Internet personnels et les blogs édités à titre non professionnel.

Il a également pour objectifs de définir les délits de presse et de proposer des sanctions pécuniaires plutôt que la privation de liberté, mais aussi de préciser les contours de la Convention collective de la presse.

Cet essor extraordinaire des médias maliens a été favorisé par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire consolidé au fil des différentes journées de réflexion.

Pendant quatre jours, les participants à cet atelier travailleront à doter le pays d’un cadre juridique et réglementaire régissant le secteur médiatique, adapté aux exigences et à l’environnement actuel.

" Dans le contexte actuel de refondation de l’État malien et avec l’arrivée de nouveaux acteurs dans le paysage médiatique, il est nécessaire d’évaluer le chemin parcouru, d’analyser sans complaisance les forces et faiblesses de notre arsenal juridique et réglementaire afin de dégager des pistes pour l’adapter à l’environnement actuel", a expliqué Bandougou Danté.

Il s’agira aussi, selon lui, de mettre l’accent sur le caractère obligatoire et l’indexation de l’aide publique directe et indirecte aux recettes de l’État, de réviser les critères d’éligibilité à cette aide, renforcer les critères du régime de déclaration d’organe de presse et de proposer des solutions concrètes pour sauver d’une mort certaine le secteur de l’audiovisuel.

"Ce travail préalable est nécessaire et devrait être prioritaire", a souligné M.Danté pour qui , "aucune refondation n’est possible dans une démocratie sans une presse libre, indépendante et responsable".

"Nous avons le devoir, hommes de presse, hommes d’État et citoyens maliens tout court, de refonder notre pays, de lui donner une seconde chance", a sensibilisé le ministre Toureh, confirmant que la refondation de l’État passe nécessairement par l’implication active des hommes de médias.

On rappelle que l'Etat malien consacre seulement 300 millions de FCFA comme subventions aux médias privés.

-0- PANA GT/JSG/SOC 12oct2021