Agence Panafricaine d'information

Appels au dialogue aux parties libyennes après des condamnations unanimes à l'étranger des affrontements armés de Tripoli

Tripoli, Libye (PANA) - Un large front de condamnations des violents et meurtriers affrontements qui ont eu lieu la nuit de vendredi à samedi à Tripoli, s'est formé à l'étranger, dénonçant une mise en danger des civils, appelant les parties libyennes belligérantes à la reprise du dialogue afin de régler la crise politique incarnée par le conflit entre les deux gouvernements rivaux, en allant aux élections sur une base constitutionnelle consensuelle afin de trancher définitivement la question de la légitimité des institutions dans le pays.

 

Des affrontements armés opposant des groupes armés rivaux soutenant les deux gouvernements concurrents celui désigné par le Parlement du Premier ministre, Fathi Bachagha réclamant la passation du pouvoir et celui du gouvernement d'unité nationale issue du Forum du dialogue politique libyen sous l'égide de l'ONU dirigé par Premier ministre, Abdelhamid Al-Dbaiba qui refuse de remettre le pouvoir qu'à une autorité élue.

 

Au total, 32 morts et 159 blessés sont à déplorer après les affrontements de Tripoli, selon le dernier bilan établi par le ministère libyen de la Santé. 

 

Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé dimanche à "l'arrêt immédiat des violences à Tripoli", exhortant "les parties libyennes à engager un véritable dialogue pour sortir de l'impasse politique actuelle et à ne pas recourir à la force pour résoudre leurs différends", selon un communiqué publié par Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.

 

Une médiation menée par l'ancienne Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Stephanie Williams, entre le Parlement et le Haut Conseil d'Etat pour élaborer une base constitutionnelle servant de cadre juridique aux élections générales, a échoué à parvenir à un consensus autour de la question de l'éligibilité des binationaux et des militaires.

 

Dans sa déclaration, le Secrétaire général de l'ONU a exprimé sa profonde préoccupation face aux informations faisant état d'affrontements violents à Tripoli qui ont fait des victimes civiles et détruit des infrastructures civiles, appelant "les parties à protéger les civils et à s'abstenir de prendre toute mesure susceptible d'aggraver les tensions et d'approfondir les divisions".

 

Le porte-parole de l'ONU a exprimé "la volonté des Nations Unies d'offrir leurs bons offices et leur médiation pour aider les parties libyennes à tracer une voie pour sortir de l'impasse politique, qui menace de plus en plus la stabilité libyenne durement gagnée".

 

Les États-Unis ont condamné, de leur côté, samedi, "l'escalade de la violence" à Tripoli, et appelé à un "cessez-le-feu immédiat" et à des pourparlers facilités par les Nations unies entre les parties en conflit.

 

Un communiqué publié par l'ambassade américaine au nom de l'ambassadeur et envoyé américain en Libye, Richard Norland, a souligné la nécessité "d'établir des couloirs humanitaires pour évacuer les victimes et les civils pris au piège dans les tirs croisés", insistant sur la nécessité "d'arrêter l'escalade de la confrontation à Tripoli."

 

Le Royaume-Uni a appelé à "l'arrêt immédiat des violences" dans la capitale, Tripoli, notant sa condamnation de "toute tentative de prise ou de maintien au pouvoir par la force".

 

Dans un communiqué publié, samedi, par l'ambassade britannique en Libye sur son compte Twitter, le Royaume a souligné la nécessité de protéger les civils en tant que "question critique".

 

L'envoyé de l'Italie en Libye, Nicola Orlando, a déclaré que son pays exhorte toutes les parties libyennes à "faire passer l'intérêt du peuple avant le leur et à accepter d'urgence les exigences juridiques et pratiques pour organiser des élections nationales dès que possible".

 

M. Orlando a également appelé à une cessation immédiate de l'escalade et à la protection des civils dans les affrontements en cours, samedi dans la capitale, Tripoli, ajoutant : "Tous les groupes armés participants doivent immédiatement cesser les hostilités et retourner à leurs positions initiales", selon un tweet.

 

Pour sa part, le ministère égyptien des Affaires étrangères a appelé toutes les parties libyennes, les forces nationales et les composantes sociales à arrêter l'escalade, à privilégier le langage du dialogue, à éviter la violence et à faire preuve de retenue afin d'éviter les effusions de sang.

 

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Hafedh, a souligné que "l'Égypte appelle toutes les parties, au dialogue, à éviter la violence et la retenue afin d'éviter les effusions de sang", soulignant "la nécessité de protéger les civils et d'instaurer le calme d'une manière qui préserve la sécurité, la stabilité et les capacités du peuple frère libyen et défendre l'intérêt suprême du pays".

 

Le porte-parole officiel du ministère des Affaires étrangères a exprimé le désir de l'Égypte que les Libyens parviennent à une solution consensuelle libyenne d'une manière qui réponde à leurs aspirations et à leur vision d'aller vers l'avenir et d'atteindre la stabilité souhaitée en Libye.

 

Le ministère turc des Affaires étrangères a, de son côté, déclaré que le maintien du calme sur le terrain était essentiel pour la sécurité, la stabilité et l'avenir de la Libye, appelant toutes les parties à faire preuve de retenue et à "arrêter le conflit immédiatement".

 

Tout en notant qu'il suit avec une "grave préoccupation" les affrontements à Tripoli, le ministère turc a estimé, dans un communiqué, qu'il est nécessaire pour la stabilité, la prospérité et la sécurité de la Libye d'organiser dès que possible des élections justes et libres dans tout le pays, insistant sur la nécessité de finaliser rapidement le cadre juridique des élections avec la facilitation des Nations Unies.

 

Le ministère a souligné que "l'escalade de la violence" menace l'insistance du peuple libyen à parvenir à une paix et une stabilité durables, ainsi que le processus politique, en particulier la tenue d'élections",  exhorté "toutes les parties à résoudre leurs différends de manière pacifique". 

 

Le communiqué a souligné que la Turquie continuera à se tenir "aux côtés des frères libyens et à fournir toutes sortes de soutien pour établir une paix et une stabilité durables".

 

Samedi, la Tunisie a appelé à la retenue, au calme et à une cessation immédiate des opérations armées afin d'épargner le sang des Libyens, plaidant  pour que la voix de la sagesse prévale parmi toutes les parties libyennes.

 

Les Émirats arabes unis ont, de leur côté, condamné les "actes de violence armée" en Libye, invitant toutes les parties à "arrêter immédiatement les opérations militaires, à préserver la sécurité des civils, des sièges et des biens du gouvernement, et à faire preuve de la plus grande retenue, à sortir de la crise actuelle".

 

Les Émirats arabes unis ont exhorté à "rejeter la division, à rétablir un dialogue calme et sérieux et à donner la priorité à l'intérêt national pour rétablir la sécurité et la stabilité en Libye".

 

Ils ont renouvelé leur position appelant à une solution au conflit en Libye et leur plein soutien à ce qui préserve la sécurité, la stabilité et l'unité de la Libye, conformément aux résultats de la feuille de route, aux résolutions du Conseil de sécurité et à l'accord de cessez-le-feu, afin d'assurer le succès des élections et les aspirations du peuple libyen au développement, à la stabilité et à la prospérité.

 

Le Qatar a appelé, samedi soir, toutes les parties libyennes à "éviter l'escalade et l'effusion de sang, à donner la priorité à la voix de la sagesse et aux intérêts du peuple libyen frère, et régler les différends par le dialogue".

 

Le ministère qatari des Affaires étrangères a déclaré qu'il suivait avec une "grave préoccupation" ces développements, soulignant la nécessité pour les parties libyennes de travailler pour assurer la protection des civils et des installations civiles, et de considérer cela comme une priorité absolue, renouvelant le plein soutien du Qatar aux autorités libyennes et à la voie politique, aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et toutes les solutions pacifiques qui préservent l'unité, la stabilité et la souveraineté de la Libye, ainsi que les aspirations de son peuple au développement et à la prospérité.

 

Des affrontements armés ont lieu à Tripoli, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, près des quartiers de Tarik Al-Zawiya et de Bab Ben Ghachir, opposant une force de la Sûreté générale dirigée par Imad Trabelsi sous la tutelle du gouvernement d'unité nationale et la "777e brigade de combat" dirigée par Haitham Al-Tajouri, affilié au gouvernement désigné par le Parlement.
-0- PANA BY/IS 28août2022