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Appel d'Abidjan pour des mesures urgentes d'appui aux femmes entrepreneures

Abidjan, Côte d'Ivoire (PANA) - Le premier Sommet régional de l’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures (We-Fi, sigle en anglais) en Afrique de l’Ouest, a pris fin mercredi à Abidjan, sur un appel conjoint à l’action pour aider les femmes entrepreneures à démanteler les entraves persistantes, financières et autres à leurs activités.

Les pouvoirs publics et les acteurs privés sont ainsi invités à engager rapidement des réformes d’envergure visant à promouvoir l'entrepreneuriat féminin.

Les dirigeants présents au Sommet ont souligné dans leur déclaration commune que les femmes occupaient “une place économique essentielle, très présentes dans les activités indépendantes en Afrique, dont profitent largement leurs familles, leurs communautés et leurs pays”.

Ces dirigeants, sensibles aux difficultés empêchant la pleine participation des femmes à l’économie, ont insisté sur les nombreux obstacles qu’elles rencontraient pour accéder “aux financements, aux marchés, à la technologie ou aux programmes d’accompagnement et de renforcement des capacités”.

“En interdisant à ces entrepreneures d’exprimer tout leur potentiel, ces entraves pénalisent la croissance économique et la lutte contre la pauvreté en Afrique”, ont-ils relevé.

Ces obstacles expliquent le retard systématique accusé par les femmes chefs d’entreprises dans la région par rapport aux hommes au niveau de plusieurs indicateurs clés d’activité.

Selon une étude récente de la Banque mondiale, leurs bénéfices et chiffres d’affaires mensuels moyens sont inférieurs respectivement de 38 pour cent et 34 pour cent à ceux de leurs homologues masculins. Les dirigeants présents ont appelé les gouvernements à engager des réformes politiques et réglementaires pour améliorer l’accès des femmes chefs d’entreprise aux services financiers, aux marchés publics et aux infrastructures sous-tendant l’économie numérique.

Ils ont également plaidé pour la levée rapide des entraves au travail et à la mobilité des femmes et pour l’égalité des droits de propriété.

Ces dix dernières années, les gouvernements africains ont adopté 71 réformes juridiques et réglementaires qui ont amélioré l’inclusion économique des femmes, soit plus que dans n’importe quelle autre région du monde, constate un rapport de la Banque mondiale.

Au-delà des avancées significatives pour combler les inégalités hommes-femmes, la transformation du continent exige un renforcement accru du rôle des femmes entrepreneures.

Conscients de l’importance de la collaboration entre secteur public et secteur privé, les dirigeants ont mis en exergue la place essentielle des acteurs privés et des organisations de la société civile pour améliorer l’accès des femmes au capital, aux marchés, à l’acquisition de compétences numériques, aux dispositifs d’accompagnement et aux réseaux d’affaires.

Ils ont souhaité par ailleurs disposer de systèmes de collecte et de communication plus efficaces de données publiques et privées, ventilées par sexe afin de mieux mesurer l’impact des réformes engagées sur les femmes entrepreneures.

Le Sommet, qui a réuni plus de 400 dirigeants publics et privés d’Afrique de l’Ouest et d’autres régions, était organisé par l’Initiative We-Fi en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID) et le Groupe de la Banque mondiale.

Il avait pour objectif d’envisager des mesures concrètes de soutien aux petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes en Afrique de l’Ouest. Ce sommet régional est une première pour l’Initiative We-Fi, un partenariat mondial entre 14 pays contributeurs, huit banques multilatérales de développement et d’autres parties prenantes publiques et privées, hébergé par le Groupe de la Banque mondiale et opérationnel depuis octobre 2017. 

A ce jour, les pays contributeurs ont mobilisé plus de 350 millions de dollars en appui aux activités de l’Initiative. En avril 2018, le Groupe de la Banque mondiale et la BID ont reçu des fonds dans le cadre de la première série d’allocations de l’Initiative We-Fi pour soutenir les petites et moyennes entreprises dirigées ou détenues par des femmes, très nombreuses sur le continent africain. Le premier cycle d’allocations, de 120 millions de dollars, devrait permettre de lever plus de 1,6 milliard de dollars de financement additionnels auprès du secteur privé, de bailleurs de fonds, d’Etats et d’autres partenaires du développement.

-0- PANA BAL/TBM/SOC 17avril2019