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Afrique du Sud: Les querelles familiales ternissent l'héritage de Mandela (Par Craig Urquhart, Correspondant de la PANA)

Cape Town, Afrique du Sud (PANA) - Plus d'une année après que l’homme d’Etat de dimension mondiale, Nelson Mandela, a été inhumé dans sa ville natale de Qunu, à l'Est du Cap, le héros de la libération du l'Afrique du Sud reste à l'honneur pour toutes les mauvaises raisons.

Son ex-épouse, Winnie Madikizela-Mandela, a déclenché la dernière controverse quand elle a tenté de bloquer la réunion, cette semaine, du clan de Mandela, la famille royale AbaThembu, parce qu'elle craignait que la violence puisse éclater.

Madikizela-Mandela a revendiqué en octobre la propriété de la maison de Mandela de Qunu, malgré le fait qu'elle avait été complètement exclue des héritiers. Sa requête à la Haute Cour du Cap-Oriental, à Mthatha, pour bloquer la réunion de vendredi a été radiée du fait qu’elle n’était pas propriétaire de Qunu comme elle l'avait réclamée.

La famille unie derrière son petit-fils, Mandla, a affirmé que toutes les décisions prises par l'ancien président doivent être respectées.

"Même si nous n'aimons pas sa décision, même si nous sommes en désaccord avec elle, nous ne pouvons pas changer cela", a déclaré le chef Ngangomhlaba Matanzima, président de la Maison de l'Est du Cap des chefs traditionnels qui représente la famille de Mandela.

L'année dernière, le Congrès national africain (ANC) au pouvoir, a été humilié lorsque des détails ont émergé que ses dirigeants dans le Buffalo City Metro (BCM) ont été impliqués dans le blanchiment d'argent et la fraude relative aux funérailles de Mandela.

Parmi les personnes arrêtées, figuraient le maire exécutif, Zukiswa Ncitha, l’adjoint au maire, Temba Tinta et le conseiller du président, Luleka Simon-Ndzele, accusés d'avoir utilisé des fonds destinés à l'enterrement "à d'autres fins".

L'affaire est toujours pendante

Une énorme statue de Mandela a été dévoilée par le président Jacob Zuma à l'Union Buildings à Pretoria, le 16 décembre, un jour après l'enterrement de Mandela, mais l'évènement a été gâché par la découverte d'un petit lapin en bronze à son oreille. Les sculpteurs, Andre Prinsloo et Ruhan Janse van Vuuren, se sont excusés et ont déclaré que le lapin était une «petite marque» de leur travail.

Les ministères des Arts et de la Culture ont accepté leurs excuses et le lapin a été retiré.

Quelques semaines après son enterrement, les détails ont commencé à apparaître sur les querelles de la famille au cours des derniers mois du prix Nobel vivant. Son ancienne assistante personnelle, Zelda La Grange, a publié un livre fourre-tout qui a mis à nu les luttes de pouvoir qui ont entaché son enterrement.

Parmi les révélations troublantes dans "Good Morning, M. Mandela", Zelda La Grange a révélé que sa veuve, Graça Machel, a dû obtenir une accréditation pour les funérailles de son propre mari. "Je ne connais aucune personne vivante qui ait été traitée avec l'irrespect dont les gens ont fait montre envers Mme Machel", a-t-elle poursuivi.

En outre, elle a noté que Makaziwe Mandela, la fille aînée de Mandela de son premier mariage avec Evelyn Mase, s’est adressée de manière ironique à Machel comme "Mme Effrénée" suite à un rapport de presse disant qu’elle avait été effrénée quand l'ambulance transportant son mari malade est tombée en panne en route vers un l'hôpital de Pretoria.

Malgré ces incidents, La Grange a déclaré que rien ne peut obscurcir l'héritage de Mandela.

"Madiba (son nom de clan) appartient au monde. Rien ne peut changer ce qu’il était. Il y a des partis politiques et des secteurs de la société qui ont le droit de le réclamer, mais tant que cela n’affecte pas son héritage, je pense que chacun devrait être libre de penser à lui et se souvenir de lui à sa façon", a-t-elle écrit.

Bien que la lutte de pouvoir au sein de la famille de Mandela reste toujours non résolue, l'Afrique du Sud continue de célébrer l'héritage de l'icône.
-0- PANA CU/VAO/MTA/IS/SOC 17janv2015