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25 ans après la Conférence de Beijing, son importance reste "intacte", selon la directrice exécutive d'ONU Femmes

New York, Etats-Unis (PANA) - Vingt-cinq ans exactement après la Conférence mondiale historique de Beijing sur la promotion et l'égalité des femmes, "son importance reste intacte", a affirmé vendredi la cheffe de l'Agence des Nations unies pour l'autonomisation des femmes.

"Nous avons vu la force et l'impact de l'activisme collectif croître et observé combien le multilatéralisme et les partenariats sont importants pour trouver des solutions communes à des problèmes communs", a déclaré la directrice exécutive d'ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, dans un communiqué de presse.

Les délibérations de la Conférence en 1995 ont abouti à la Déclaration et au Programme d'action de Beijing, un programme portant sur 12 domaines critiques pour réaliser les droits fondamentaux des femmes et des filles.

Sa pertinence durable "ne peut être surestimée aujourd'hui", a souligné Mme Mlambo-Ngucka.

La plateforme a imaginé un monde dans lequel chaque femme et chaque fille pourrait exercer ses libertés et réaliser ses droits, comme vivre sans violence, aller à l'école, participer aux décisions et gagner un salaire égal pour un travail égal.

Un quart de siècle plus tard, aucun pays n'est près d'honorer pleinement les engagements de cette plateforme, selon un rapport d'ONU Femmes.

D'après l'agence onusienne, cet anniversaire représente "un signal d'alarme et intervient à un moment où l'impact des inégalités entre les sexes est indéniable".

La recherche montre que la pandémie de Covid-19 exacerbe les inégalités préexistantes et menace d'interrompre ou d'annuler les gains de décennies d'efforts collectifs.

"De nouvelles données récemment publiées révèlent que la pandémie plongera 47 millions de femmes et de filles supplémentaires sous le seuil de pauvreté", selon Mme Mlambo-Ngucka.

Mais en même temps, le courage et le leadership exceptionnels dont elles font preuve durant cette pandémie sautent aux yeux, et il convient de reconnaître combien le travail des femmes et les mouvements de femmes soutiennent le monde, que ce soit dans le domaine de la vie domestique, celui de la lutte pour les droits humains, ou lorsqu'il s'agit de porter les économies nationales.

"Nous savons aussi que d'ici l'année prochaine, 435 millions de femmes et de filles en seront réduites à vivre, pour certaines à retomber, dans l'extrême pauvreté. Les gouvernements nationaux, les administrations locales et les entreprises - tous secteurs confondus"- ne peuvent pas et ne doivent pas laisser cela se reproduire sans rien faire".

Pour lutter contre les obstacles systémiques persistants à l'égalité, la responsable des Nations unies a souligné l'importance des "approches transformatrices et de nouvelles alliances" qui impliquent le secteur privé aux côtés des gouvernements et de la société civile.

Le moment est venu d'appuyer sur le bouton "réinitialiser". Les femmes et les enfants doivent occuper les premières places sur les canots de sauvetage économiques et politiques sur lesquels navigue notre monde à la dérive.

Seule la volonté politique au plus haut niveau peut faire la différence.

Les dirigeants du monde qui participeront cette année à l'Assemblée générale des Nations unies auront l'occasion de mettre tout leur pouvoir au service de l'égalité des sexes et de l'autonomisation de toutes les femmes et les filles, et de saluer le rôle des organisations de la société civile et des jeunes.

"Nos réponses humanitaires à la Covid-19, nos plans de relance économique, nos réinventions de la vie professionnelle et nos efforts pour créer une solidarité à travers la distance sociale et physique, sont des occasions de mieux reconstruire pour les femmes et les filles", a-t-elle souligné.

 En 2019, l'ONU a lancé une campagne mondiale intitulée "Génération Egalité": Pour les droits des femmes et un futur égalitaire" en partenariat avec la société civile, le monde universitaire et le secteur privé.

Le 1er octobre se tiendra une réunion de haut niveau sur le 25ème anniversaire du Programme d'action de Beijing, convoquée par le président de l'Assemblée générale des Nations unies, au cours de laquelle, les Etats membres pourront concrétiser leurs engagements en faveur d'un monde plus égalitaire entre les sexes.

"A l'occasion de cet anniversaire important, réaffirmons les promesses que le monde a faites aux femmes et aux filles en 1995".

"Tirons parti de l'esprit militant de la Conférence de Beijing et engageons-nous à forger de nouvelles alliances à travers les générations et les secteurs pour nous assurer de saisir cette opportunité de changement profond et systémique pour les femmes et pour le monde", a conclu la directrice exécutive d'ONU Femmes.

-0- PANA AR/NFB/JSG 05sept2020