"Survie" critique l’intervention militaire française dans la lutte contre le terrorisme au Sahel
Paris, France (PANA) – L’Association Survie a estimé que la présence des forces françaises de l'opération Barkhane dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel fait le jeu des groupes djihadistes alors que se tient, ce lundi, une rencontre à Nouakchott en présence du chef d’Etat français, Emmanuel Macron et des dirigeants du G5 Sahel.
" Sept ans et demi après le déclenchement de l'opération Serval, et six ans après son élargissement à tout le Sahel avec Barkhane, le résultat est incontestable : l'interventionnisme français aggrave la situation, car la présence militaire française et les exactions de ses alliés permettent aux djihadistes de recruter plus rapidement que les pertes qui leur sont infligées", a déclaré l’association Survie très impliquée dans la lutte contre la Françafrique, dans un communiqué.
Survie, qui dénonce toutes les formes d’intervention française en Afrique et milite pour une refonte réelle de la politique étrangère de la France en Afrique, a estimé que la France fait partie du problème de la sécurité au Sahel et a affirmé qu’au lieu de chercher à masquer l'enlisement de Barkhane, la France devrait maintenant chercher comment se retirer pour laisser la place à des stratégies librement décidées par les gouvernements africains.
« L'effort militaire devrait être ré-orienté vers la protection des civils, et les aides aux armées africaines, cesser d'être utilisées comme prétexte pour renforcer l'ingérence politique. Plus l'armée française reste et plus elle alimentera un ressentiment vis-à-vis de la force d'occupation qu'elle représente désormais pour de plus en plus d'habitants de la zone sahélienne ", a souligné l’association.
La France et les pays du G5-Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), rappelle-t-on, se réunissent, ce lundi à Nouakchott, pour dresser un bilan d’étape de la mise en œuvre des engagements pris en janvier 2020 au sommet de Pau, en France, portant sur l’intensification de la lutte contre les Groupes terroristes armés et également de faire le point sur la mise en œuvre des projets de développement.
-0- PANA BM/IS 30juin2020
