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"Si vous ne nourrissez pas les gens, vous alimentez les conflits", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU

New York, Etats-Unis (PANA) - Les conflits entraînent la faim et la famine, et inversement, la faim et la famine conduisent à des conflits, a déclaré jeudi, le Secrétaire général de l'ONU au Conseil de sécurité, ajoutant que "si vous ne nourrissez pas les gens, vous alimentez les conflits".

"Les conflits et la faim, lorsqu’ils frappent un pays ou une région, se renforcent mutuellement et ne peuvent être éliminés séparément.

La faim et la pauvreté, associées aux inégalités, aux chocs climatiques, aux tensions confessionnelles et ethniques et aux griefs concernant les terres et les ressources, déclenchent des conflits", a expliqué Antonio Guterres devant les membres du conseil.

"Dans le même temps, les conflits amènent des personnes à quitter leur foyer, leur terre et leur emploi, bouleversent les activités agricoles et les échanges commerciaux et limitent l’accès aux ressources vitales telles que l’eau et l’électricité et entraînent la faim", a-t-il ajouté.

Selon le communiqué, fin 2020, plus de 88 millions de personnes souffraient de la faim en raison des conflits et de l’instabilité – ce chiffre a augmenté de 20% en l’espace d’un an. D’après les prévisions pour 2021, cette situation devrait perdurer. 

Les chocs climatiques et la pandémie de COVID-19 "attisent le feu".

"En l’absence de mesures immédiates, des millions de personnes risquent de basculer dans la faim extrême et de perdre la vie", a dit M. Guterres, qui a noté que plus de 30 millions de personnes dans plus d’une trentaine de pays sont au bord de la famine.

Il a attiré l'attention sur le fait que les crises alimentaires s’accentuent et se propagent dans l’ensemble du Sahel et de la Corne de l’Afrique, et s’installent de plus en plus rapidement au Soudan du Sud, au Yémen et en Afghanistan et l'insécurité alimentaire menace la région du Tigré, en Ethiopie.

Face à cette situation, le chef de l’ONU a appelé à "agir maintenant". A ce titre, il a décidé de créer un groupe spécial de haut niveau sur la prévention de la famine, qui sera dirigé par le secrétaire général-adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock.

Ce groupe sera composé de représentants du PAM et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Il contribuera à ce que la question de la prévention de la famine soit examinée de manière concertée à un haut niveau et à ce qu’une aide soit fournie aux pays les plus touchés.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et ONU Femmes seront impliqués le cas échéant. 

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 12mars2021