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Le dossier libyen au centre des entretiens entre le président tunisien et le président du Conseil d'État libyen

Tunis, Tunisie (PANA) - Les derniers développements de la situation en Libye étaient au centre des entretiens, mardi, à Tunis, entre le président tunisien, Kais Saied, et le président du Conseil d'État libyen, Khaled Mechri, indique un communiqué de la présidence tunisienne.

Khaled Mechri a informé le chef de l'État tunisien des derniers développements de la situation dans son pays et des grandes lignes de l'initiative qu'il a proposée pour trouver une solution inclusive à la crise libyenne et du processus pour mettre en place le projet de Constitution du pays.

Il a aussi fait un exposé sur les efforts déployés pour arrêter les affrontements en cours et pour un retour rapide au dialogue et aux négociations pour reprendre l'opération politique et parvenir à une solution durable à la crise.

Le responsable libyen a exprimé l'espoir de voir la Tunisie poursuivre son rôle positif dans le dossier libyen en aidant à la réalisation de la stabilité et de la sécurité dans toutes les parties du pays, ajoute le communiqué.

De son coté, le président tunisien a rappelé les relations historiques et solides qui lient les deux pays et les deux peuples, affirmant que les deux nations sont liées aussi par des intérêts et un destin communs.

Il a exprimé son regret de voir l'effusion du sang libyen continuer et son inquiétude par rapport à la situation qui prévaut actuellement en Libye et pour ses conséquences directes sur la Tunisie et dans toute la région.

Il a insisté sur la position constante de la Tunisie sur la question libyenne qui "tient à la légalité internationale pour trouver une solution politique inclusive dans l'intérêt du peuple libyen, tout en préservant son unité, sa souveraineté et en ramenant la sécurité pour ce pays frère".

M. Saied a insisté en outre sur la nécessité que la solution "provienne de la volonté des Libyens eux-mêmes, loin des pressions", note le communiqué.

La situation en Libye et les préparatifs par l'Allemagne d'organiser la conférence de Berlin pour solutionner la crise libyenne ainsi que les concertations qu'elle mène avec plusieurs pays concernés ont constitué les points saillants des entretiens que le ministre allemand des Affaires étrangères, Haïku Maas a eus lundi avec le président tunisien, qui tentent de "développer une vision commune assurant la réussite de la rencontre et contribuer à trouver une solution politique durable pour le dossier libyen", rappelle-t-on.

Le président tunisien a révélé sa position pour la première fois sur la situation en Libye lors du débat télévisé avec son adversaire du deuxième tour de la présidentielle, Nabil Karoui, le 11 octobre dernier, notant qu'"une conférence se prépare en Allemagne sans la présence des parties libyennes, comme si les Libyens ne sont pas concernés, ce qui est totalement inacceptable, car la question libyenne est une affaire du peuple libyen".

"Le rôle de la Tunisie en Libye est essentiel", avait dit le président tunisien, appelant les forces étrangères à "lever la main sur le peuple libyen dans l'intérêt de tout le monde y compris les pays qui interviennent en Libye".

"La situation de trouble en Libye aura des conséquences négatives sur ces pays à travers la migration clandestine ou l'instabilité dans les pays de l'Afrique du Nord", avait ajouté M. Saied.

Répondant à une question sur sa position à l'égard des parties en conflit il avait répondu : "je vais recevoir toutes les parties jusqu'à ce qu'on mette fin à cette situation de crise et qu'on permette au peuple libyen de décider de son destin".

Il avait affirmé aussi vouloir "faire de la Tunisie une terre de dialogue", estimant que "la crise libyenne concerne les Tunisiens, les Libyens sont nos frères. Leur malheur est notre malheur, leur joie notre joie".

La Tunisie considère la Libye, compte tenu des relations de voisinage et historiques entre les deux pays comme une issue principale de son économie.

La Libye était avant les événements de 2011, le premier partenaire de la Tunisie. La crise libyenne et l'insécurité qui y règne ont des conséquences en Tunisie, qui craint de voir des éléments terroristes s'y infiltrer et des armes s'y introduire, surtout, si l'on sait que la Tunisie a souffert de nombreuses attaques terroristes, comme celles survenues contre le musée du Bardo et la station balnéaire de Sousse en 2015, portant un coup sévère au tourisme tunisien, qui représente une source principale des revenus du pays, rappelle-t-on.

-0- PANA YY/IN/JSG 30oct2019