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La crise en Tunisie et en Côte d'Ivoire focalisent l'attention des journaux libyens

Tripoli, Libye (PANA) - La crise politique en Tunisie suscitée par les protestations sociales qui ont contraint le président Ben Ali à la fuite et celle de la Côte d'Ivoire découlant du refus du président sortant Laurent Gbagbo de céder le pouvoir continuent à faire la Une des journaux libyens.

La presse libyenne de cette semaine a également soulevé la question du traitement "non professionnel" par les médias occidentaux des problèmes dans le monde arabe notamment à travers la couverture de tout ce qui est négatif dans ces pays et affirmé que ces médias se sont désintéressés, d'un autre côté, de la situation palestinienne caractérisée par des conditions humaines difficiles en raison de l'entêtement des forces israéliennes à continuer à imposer un embargo injuste à la Bande de Gaza.

Dans ce cadre, le journal "Qurayna" a salué sur son site Internet la neutralité de l'armée tunisienne lors des événements de protestations populaires que connaît la Tunisie et noté l'attitude des chefs de l'armée tunisienne à l'égard de ce qui se passe dans le pays en refusant de s'ingérer dans la scène politique.

"Qurayna" a affirmé que ce comportement constitue un précédent qui mérite d'être mentionné étant donné qu'il découle d'une institution militaire issue d'un pays du Tiers-Monde où les armées sont considérées comme une partie essentielle du jeu de lutte pour le pouvoir et elles sont souvent utilisées pour renverser les régimes se fondant sur le langage de la force et soutenue par la force des armes.

Pour sa part, "Al-Chams" s'est intéressée à la crise politique qui secoue la Côte d'Ivoire depuis novembre 2010 à cause du maintien du président sortant Laurent Gbagbo au pouvoir malgré la proclamation de sa défaite par la Commission électorale indépendante ivoirienne et la reconnaissance de son adversaire Alasane Ouattara par la communauté internationale dans sa quasi-totalité.

Le même journal a évoqué les ingérences extérieures dans la crise ivoirienne, notamment de la part de la France et des Etats-Unis pour contraindre Gbagbo à abandonner le pouvoir non pas pour protéger le pays contre de nouvelles divisions ou lui éviter une guerre civile sanglante mais en défense de leurs intérêts eu égard aux richesses de ce pays de l'Afrique de l'Ouest en cacao.

"Al-Zahf Al-Akhdhar" a, pour sa part, critiqué les agences de presse et radio-télévisions occidentales orientées vers le monde arabe qui, selon ce journal, œuvrent à mettre en exergue les aspects négatifs dans les pays arabes ainsi qu'à leur amplification pour diffuser le sentiment de désespoir à l'égard de l'existence d'une décision arabe unifiée pour traiter d'éventuels obstacles.

Pour ce journal, ces médias mettent l'accent sur la hausse des prix des produits alimentaires, le chômage, le blocage des horizons de dialogue social sans aucune préoccupation des problèmes ni aux négociations au Moyen-Orient ni au droit du peuple palestinien à la liberté, la dignité et à l'autodétermination ou à l'éradication des séquelles de l'occupation coloniale dans les anciennes colonies.

"Al-Zahf Al-Akhdhar" a signalé, en réponse à cette couverture médiatique, que: "parmi les actes sérieux et palpables de l'action arabe commune figurent le sommet économique arabe du Koweït et les importantes études élaborées ainsi que l'émergence d'indicateurs clairs de l'action arabe commune responsable de manière à permettre la renaissance du monde arabe dans tous les domaines économiques notamment les télécommunications vu qu'elles constituent la clef de tout développement véritable et l'accélération de l'unité palpable entre les peuples arabes, ce qui a été confirmé lors du sommet arabe tenu en Libye".

Le journal a conclu que la nation arabe est la cible d'une campagne de dislocation à travers l'attisement du sentiment du confessionnalisme et la dissension que les milieux occidentaux ont tenté avec tous les efforts d'influer des médias occidentaux douteux pour diffuser des courants occidentaux semant des divisions terribles affectant la cohésion nationale dans certains pays arabes.

D'un autre côté, "Al-Zahf Al-Akhdahr" a ironisé dans son éditorial sur les déclarations du vice-président américain, Joe Biden, dans lesquelles il a déploré la décision en 2003 des Etats Unis d'envahir l'Irak et les pertes humaines infligées aux soldats américains en considérant cela comme une guerre inopportune.

Le journal s'est demandé si les propos du responsable américain constituent "des excuses, reflètent un sentiment de culpabilité, une reconnaissance du grand péché ou s'il s'agit de simples paroles passagères pour déculpabiliser sous forme de tranquillisants distillés au peuple américain qui s'est opposé en majorité à cette guerre stupide qui a soulevé un tollé dans le monde à l'égard des politiques insolentes des Etats Unis ayant conduit à l'envahissement de l'Irak et sa destruction sauvage".

-0- PANA FA/BY/AD/TBM/IBA 30janvier2011