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L’Union africaine condamne ‘’fermement ‘’ la poursuite des combats à Tripoli et ses environs

Brazzaville, Congo (PANA) - La 8ème réunion du Comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye a condamné fermement la poursuite des combats à Tripoli et ses environs, et réaffirmé l’urgence d'un cessez-le-feu complet et effectif, accompagné d’un mécanisme de surveillance dans lequel l’Union africaine sera associée, indique le communiqué publié jeudi à l’issue des travaux à Brazzaville.

A cet effet, le Comité a appelé les Etats membres de l’Union africaine à déployer des observateurs militaires, une fois les conditions réunies, pour participer au mécanisme de surveillance du cessez-le-feu et être en lien avec les parties libyennes. 

"Les membres du Comité ont exprimé leur profonde préoccupation au sujet de la détérioration de la situation sécuritaire, humanitaire et économique en Libye, rendant les conditions de vie des populations de plus en plus difficiles. Cette situation en Libye nourrit les réseaux terroristes, criminels et autres trafiquants d’êtres humains qui déstabilisent plusieurs pays de la sous-région", souligne le communiqué. 

Le Comité a réaffirmé sa solidarité avec le peuple libyen, son ferme attachement à l’intégrité territoriale du pays, à son unité nationale et à son indépendance.

A cet égard, il a pris note de l’offre de l’Algérie en vue de rapprocher les différentes vues et de promouvoir le retour aux négociations, conformément aux décisions antérieures de l’Union africaine sur la réconciliation en Libye.

Par ailleurs, le Comité s’est engagé en faveur du dialogue politique libyen, en rappelant l’urgence d’un dialogue inclusif réunissant toutes les parties libyennes, pour promouvoir la cessation du conflit et la recherche d’une solution libyenne à la crise, prenant en considération les intérêts supérieurs du peuple libyen. 

Le Comité a insisté sur le strict respect de l’embargo décrété par le Conseil de sécurité sur les armes en Libye.

Il a appelé le Conseil de sécurité à appliquer les sanctions prévues en cas de violation. 

Le Comité a renouvelé son appel à tous les acteurs extérieurs pour qu'ils cessent immédiatement toute ingérence dans les affaires intérieures de la Libye, notamment la livraison d’armes et le recrutement de mercenaires, qui exacerbent la crise avec des conséquences sur les biens et les personnes et qui menacent les intérêts fondamentaux du peuple libyen et ses aspirations légitimes à la liberté, à la paix, à la démocratie et au développement. 

Le Comité a condamné "énergiquement" les activités terroristes, l’emploi de combattants étrangers et le recours au mercenariat, ainsi que toute facilitation de transit, de transport ou de recrutement illégaux, constituant des violations graves, conformément à la Convention de l’OUA sur l’élimination du mercenariat en Afrique du 03 juillet 1977. 

Le Comité a exprimé sa préoccupation compte tenu du niveau sans précèdent de la circulation d’armes sophistiquées en Libye, qui aggrave le conflit et menace la paix et la sécurité du pays, des Etats voisins et du Sahel.

Par ailleurs, le Comité a appelé la Commission de l’Union africaine à veiller à la mise en œuvre des mécanismes de lutte contre la criminalité et le terrorisme transfrontaliers auprès de ses Etats membres. 

Vivement préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire en Libye, le Comité a appelé à la protection internationale des migrants africains détenus en Libye et employés comme combattants et boucliers humains. 

Le Comité a appelé à la mobilisation de l’aide humanitaire en faveur des populations vulnérables, des réfugiés et des déplacés internes.

Le Comité a lancé également un appel aux parties belligérantes à veiller au strict respect du Droit international humanitaire, notamment par la sécurisation des hôpitaux, des écoles ainsi que la facilitation de l’acheminement de l’aide.

Le Comité de haut niveau de l'UA a souligné le principe de la souveraineté permanente des peuples sur leurs ressources naturelles et réaffirmé que celles-ci sont la propriété du peuple libyen.

Le Comité a rappelé que les installations portuaires et aéroportuaire civiles doivent être mises au service des citoyens libyens et placées en dehors de toute activité militaire mettant en péril la vie des civils ou les empêchant de bénéficier des services de ces installations.

Le Comité a décidé de préparer et de tenir la conférence inter-libyen de réconciliation conformément aux décisions pertinentes de l’UA, en concertation avec les pays voisins et les Nations unies.

Dans cet ordre d’idées, le Comité a décidé de créer une Commission préparatoire inclusive de ladite conférence.

Celle-ci doit être ouverte au Gouvernement d’Union nationale, à l’Armée libyenne, aux autres forces politiques et sociales nationales qui ne font partie des deux acteurs mentionnés.

En outre, le Comité a adopté une Feuille de route fixant les principales étapes de ce processus et la composition de la Commission préparatoire du forum, le calendrier de ses réunions, et statue sur les ressources humaines et financières requises pour le succès de sa mission. 

La réunion a été convoquée à l’initiative du président du Comité de haut niveau, Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo.

Elle s'est déroulée en présence des présidents djiboutien, Ismail Omar Guelleh, mauritanien, Mohamed ould Ghazouni, du Premier ministre algérien,  Abdelaziz Djerad, des ministres des Affaires étrangères algérien, sud-africain, tchadien, tunisien et marocain, et du vice-ministre des Affaires étrangères égyptien.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et le commissaire à la Paix et à la Sécurité, Smail Chergui, ont également participé à la réunion ainsi que le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, ainsi que le Secrétaire exécutif de la CEN-SAD, Ibrahim Sani Abani. 

-0- PANA MB/JSG/SOC 31jan2020