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Congo : la BEAC va lancer en septembre une opération de contrôle auprès des entreprises pétrolières et importateurs

Brazzaville, Congo (PANA) – La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) projette de lancer, dès le mois de septembre, une opération, en lien avec sa nouvelle réglementation, de changes à l’endroit des entreprises pétrolières, des importateurs des produits de grande consommation comme les congelés, le riz, a appris la PANA, jeudi à Brazzaville, auprès de cette institution financière sous-régionale.

La mesure de la BEAC s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la réglementation des changes au sein de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), dans un délai de rigueur fixé au 31 août.

En effet, le dispositif réglementaire oblige les importateurs à domicilier leurs avoirs dans une banque lorsque ceux-ci dépassent cinq millions francs CFA.

Entrée en vigueur, en mars 2019, ladite réglementation a permis à la Banque centrale de récupérer en l’espace de quatre mois, environ 1.376 milliards francs CFA de devises auprès des banques commerciales en activité dans la sous-région.

D’après l’autorité monétaire, le gap représente soit une augmentation de 164% en valeur relative par rapport à l’exercice 2018.   

En dépit de ces résultats encourageants pour l’économie de la sous-région, les experts estiment que beaucoup de ressources échappent encore à la BEAC, notamment celles détenues par les entreprises pétrolières dans des comptes en devises à l’étranger, ainsi que les bénéficiaires des contrats miniers. Mais le Fonds monétaire international (FMI), qui a signé des programmes avec les pays de la zone CEMAC a convaincu ceux-ci de faciliter la mise en œuvre de la réforme financière.

En ce qui concerne la fuite des capitaux, l’institution financière communautaire devrait miser sur une meilleure collaboration avec les douanes, pour renforcer le contrôle et évaluer la valeur exacte des biens importés. Même si le niveau de réserves de change s’améliore, l’on note aussi que le volume des devises qui sortent par mois reste très important.

Selon la BEAC, sur 1.035 milliards entrés dans la zone via les banques, en juillet 2019, plus de 997 milliards sont ressortis.

Le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Toli, s’est montré rassurant quant au succès de celle-ci. Actuellement, le niveau élevé des avoirs obtenus vient des contributions de la plupart des secteurs économiques locaux. L’objectif de l’autorité monétaire est d’atteindre le niveau de 2006 où les réserves de change étaient de plus de dix mille milliards francs CFA.

"C’est une politique plus restrictive en termes de prêts. La BEA débloque désormais plus de fonds en faveur des Etats. On s’était rendu compte, à travers ce qu’on appelle le coefficient de Polack, que lorsqu’on injecte 100 F dans l’économie de la CEMAC, près de 70% de cette somme sortent de la communauté donc, diminuent nos réserves. Désormais, on injecte moins et, théoriquement, moins d’argent sort », a indiqué le gouverneur, rapporte la presse.

-0- PANA MB/TBM/IBA 29août2019