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Congo : Vers la création d’un Haut-Commissariat de la répression du trafic illicite de médicaments contrefaits

Brazzaville, Congo (PANA) – Le gouvernement congolais envisage de créer prochainement un Haut-Commissariat chargé de la répression du trafic illicite de médicaments contrefaits et de produits dangereux pour la santé, à vocation interministérielle.

‘’ Je vais demander au Premier ministre de créer un Haut-Commissariat chargé de la répression du trafic illicite de médicaments contrefaits et de produits dangereux pour la santé, à vocation interministérielle, car ses missions seront transversales. Il sera chargé de mettre en œuvre les orientations prises par le gouvernement, sous mon initiative pour lutter contre ce trafic, sous toutes ses formes. Pour son fonctionnement, il disposera d’un appareil administratif dédié, dont un Conseil d’orientation‘’, a annoncé le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso, dans une récente interview, à la presse.

‘’Ce Haut-Commissariat sera chargé de mettre en œuvre les orientations prises par le gouvernement pour lutter contre ce trafic, sous toutes ses formes. Pour son fonctionnement, il disposera d’un appareil administratif dédié, dont un Conseil d’orientation‘’, a précisé Denis Sassou-Nguesso.

Le Haut-Commissariat sera épaulé dans l’exercice de ses missions par un Institut faisant appel à des personnalités universitaires, de la Société civile, du monde politique et d’Organisations non-gouvernementales ou de fondations ayant pour objet la préservation de la santé ou la promotion de la Paix.

‘’ Ce combat de la lutte contre les médicaments illicites doit être mené par tous. J’appelle donc tous les Congolais sans exclusive ni considération partisane à me soutenir dans cette lutte contre ce trafic, contre ces réseaux criminels qui sèment la mort dans ce pays en tuant de façon indiscriminée ceux qui prennent des médicaments censés les guérir. Sans le soutien de tous les Congolais et de la communauté internationale nous ne gagnerons pas ce combat ‘’, a rassuré le chef de l’Etat congolais.

Selon le président du Congo, la lutte pour la santé doit être une cause universelle commençant par un combat international résolu contre le trafic illicite des médicaments contrefaits et des produits dangereux pour la santé.

‘’ La communauté internationale doit être à la hauteur de cet enjeu aussi important que le réchauffement climatique, car il hypothèque gravement le développement de nos sociétés et les générations futures‘’, a lancé Denis Sassou-Nguesso.

C’est un facteur d’instabilité qui freine le développement, nourrit les peurs, ruine les attentes légitimes d’une guérison espérée, attente gravement au principe d’un accès égal à des soins de qualité et exacerbe les tensions socio-politiques. Il porte atteinte à la paix tant nécessaire aujourd’hui dans un univers sécuritaire volatile, notamment en Afrique. "J’appelle la communauté internationale à me soutenir".

Par ailleurs, le ministère congolais de la Santé et de la Population avec le soutien de la direction de la Pharmacie et du Médicament, s’attèle à tout mettre en œuvre pour protéger les populations contre le commerce illicite et la consommation des médicaments illicite. Plusieurs initiatives, soutenues par la Police nationale, visant notamment l’arrêt des trafiquants et la destruction de grandes quantités des médicaments vendus illégalement ont été déjà réalisées avec succès.

Selon la ministre congolaise de la Santé et de la Population, Jacqueline Lydia Mikolo, les médicaments illicites vendus dans le pays font perdre à l’économie plusieurs milliards de FCFA, sans toutefois préciser le montant exact de ces pertes.  

Le président du Syndicat national des pharmaciens du Congo (Synaphac), le Dr Boniface Okouya, a, pour sa part, annoncé la fermeture pure et simple à Brazzaville, de plus de 450 dépôts pharmaceutiques illégaux vendant des médicaments fabriqués au Nigeria, en Inde et dans bien d’autres pays sur le sol congolais.

L’opération s’inscrit dans le cadre des actions de lutte contre la vente illicite des médicaments de la rue, menées depuis des années par le ministère de la Santé et de la Population, en partenariat avec l’Ordre des pharmaciens du Congo et le Syndicat national des pharmaciens du Congo.

  Selon le directeur de la Pharmacie et du Médicament, qui regrette que le Congo dépense 60 milliards FCFA pour l’importation de médicaments, a rappelé que son pays est parmi les rares pays d'Afrique à ne pas disposer de laboratoire de contrôle de qualité. Pour lui, sa direction envisage d'améliorer ses prestations en octroyant des autorisations d’exercice, des autorisations de mise sur le marché, le cadrage des prix des médicaments dont certains sont classés comme médicaments de confort et subissent une imposition abusive.

‘’ La direction de la Pharmacie et du Médicament prendra soin de signer des accords de partenariat avec les laboratoires d’assurance de qualité des médicaments de la sous-région et la centrale humanitaire médico-pharmaceutique de Clermont Ferrant, en France, pour que les analyses qualitatives et quantitatives des produits de certaines agences de médicaments soient effectuées‘’, a indiqué Boniface Okouya. 

Quelques vendeurs interrogés sur plusieurs sites où s’exerce l’activité ont indiqué que cette fois-ci, ils ont été surpris par l’opération dès 4 h du matin pour les uns et 5 h pour les autres. Les tables vides, les commerçants ont été plongés dans un grand désarroi. Selon eux, aucun commerçant n'a eu la possibilité de sauver ses produits. Les services de la sécurité publique chargés de mener cette opération de destruction avaient déjà quadrillé les lieux.

’ Au moment où je vous parle, je ne sais quoi faire, parce que ma marchandise a une valeur de deux millions de F CFA ‘’. L’opération s’inscrit dans le cadre des actions de lutte contre la vente illicite des médicaments de la rue, menées depuis des années par le ministère de la Santé et de la Population, en partenariat avec l’Ordre des pharmaciens du Congo et le Syndicat national des pharmaciens du Congo.  

Pour les usagers de ces produits illicites vendus à ciel ouvert, l’opération menée n’inquiète pas seulement les vendeurs. Elle a des conséquences néfastes sur la vie de la population qui s'en procurait à bas prix ces médicaments.

En décembre 2016, dans le souci de lutter contre la vente illicite des médicaments, les pharmaciens avaient sollicité du gouvernement, lors des journées scientifiques et pharmaceutiques de Brazzaville sur le thème ‘’ La résistance aux antibiotiques ‘’, la mise en place d'un système de contrôle de médicaments, afin de donner à la population ceux de bonne qualité.

Les pharmaciens avaient déploré également le manque d’arsenal juridique, loi pharmaceutique, commission d’homologation du médicament de laboratoire de contrôle de qualité et bien d’autres.

Selon l’OMS, plus de 800.000 personnes meurent, chaque année, dans le monde à cause des faux médicaments. Ainsi, le redoublement des efforts dans la lutte contre le trafic illicite, ainsi que la consommation des médicaments de la rue contrefaits devient une nécessité dans les pays africains.

-0- PANA MB/IS/IBA 20sept2019