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Congo : Lancement du programme conjoint pour la protection sociale des autochtones

Brazzaville, Congo (PANA) - Le gouvernement congolais et les agences des Nations Unies ont lancé, lundi à Sibiti, chef-lieu du département de la Lékoumou, au Sud du pays, le programme conjoint pour la protection sociale des autochtones, visant à faciliter l’accès de cette couche sociale aux services sociaux de base, financé à hauteur d’un milliard de F CFA par le Fonds pour les objectifs du développement durable, a annoncé la ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Antoinette Dinga-Dzondo.

 

Le Fonds pour les objectifs du développement durable exige des résultats concrets dans un délai de six mois. Le Congo a été choisi parmi les soixante-quinze pays ayant soumis des requêtes pour bénéficier du financement du programme d’amélioration de l’accès des populations autochtones à la protection sociale, a souligné la ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, lors du lancement dudit programme dont le taux de populations autochtones est estimé à 25%. Ce qui oblige les différents acteurs impliqués dans sa réalisation de travailler d’arrache-pied pour que cette couche sociale sorte de la précarité et que les résultats soient perceptibles dans les délais.

 

‘’ Nous devons montrer ce dont le Congo est capable pour bénéficier des financements supplémentaires qui permettront d’étendre le programme sur toute l’étendue du territoire national, notamment dans la Likouala, la Sangha, le Niari et d’autres localités où vivent les populations autochtones dans l’attente de l’amélioration de leur protection sociale », a déclaré Antoinette Dinga-Dzondo.  

 

La représentante de l’Unicef Micaela Marques De Souza, représentant le coordonnateur du système des Nations unies a, pour sa part, rappelé que 65% d’enfants autochtones ne sont pas scolarisés, 40% souffrent de malnutrition chronique, plus de 50% d’entre eux n’ont pas d’acte de naissance.

 

Selon elle, le programme, qui vient d’être lancé, devrait donc permettre d’améliorer ces indicateurs jugés alarmant en renforçant les capacités des services de protection sociale de ces populations, de réformer l’offre et générer une demande de services sociaux de qualité dans les secteurs dont la santé, l'éducation. Il sera aussi question d’assurer leur accès à la terre pour des activités agricoles et aux documents administratifs pour ne pas être apatrides. 

 

‘’ Ce programme vient appuyer les efforts du gouvernement congolais pour réduire les disparités entre les populations des milieux urbain et rural, les bantous et les autochtones ‘’, a expliqué la diplomate onusienne. 

 

A propos du choix porté sur le département de la Lékoumou qui regorge de plus d’autochtones, le représentant du Programme alimentaire mondial, Jean-Martin Baeur, a expliqué lors de la réunion du comité de pilotage, le 19 février dernier à Brazzaville, que les conditions d’accès dans la Likouala devraient logistiquement prendre du temps alors que le délai fixé par le pourvoyeur de fonds est de six mois. Par ailleurs, le département de la Lékoumou bénéficie déjà d’un projet dénommé ‘’Système intégré de protection de l’enfance’’ mis en place par l’Unicef.

 

Ce projet, selon le diplomate onusien, constitue donc le fondement pour bâtir le présent programme, l’objectif étant de partir des besoins de l’enfant pour aborder les questions de protection sociale de façon générale.

-0- PANA MB/IS 24fevr2020