28 miliciens condamnés en Centrafrique pour le meurtre de civils et de Casques bleus de l'ONU en 2017
Bangui, Centrafrique (PANA) - La Mission des Nations-unies en Centrafrique (MINUSCA) a salué vendredi, la condamnation de 28 miliciens pour différents crimes dont l'assassinat de civils et de 10 Casques bleus, qualifiant cet acte d'un pas important dans la lutte contre l'impunité.
La mission s'est également réjouie de ce verdict de la Cour d'appel de Bangui dans le jugement de 32 combattants dont la plupart appartiennent à la milice Balaka, en majorité chrétienne, et qui sont accusés de crimes commis en mai 2017, à Bangassou et dans les autres communautés situées au sud-est du pays.
Selon un communiqué des Nations-unies, des dizaines de musulmans avaient été tués durant ce massacre.
Les peines d'emprisonnement infligées aux coupables varient, en général, de 10 à 15 ans, mais deux principaux commanditaires et trois autres responsables de ces massacres ont écopé d'une peine d'emprisonnement à vie, assortie de travaux forcés.
En dehors du meurtre de civils et de casques bleus de l'ONU en 2017, ces miliciens avaient également attaqué le bureau de la MINUSCA à Bangassou, en emportant des armes lourdes et en forçant des milliers de civils à fuir leurs domiciles, souligne la MINUSCA.
Dans un communiqué, le patron de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, a déclaré que ce verdict rendu démontre "la volonté des autorités centrafricaines de combattre toute forme d'impunité à travers le système judiciaire".
Cette mesure, selon le chef de la MINUSCA, "est essentielle pour avancer vers une réconciliation efficace dans le pays".
"C'est la première fois qu'une condamnation pour crimes contre l'humanité est prononcée par le système judiciaire du pays", a indiqué le ministre centrafricain de la Justice.
On rappelle qu'en 2013, un conflit intercommunautaire avait vu le jour en Centrafrique, opposant les Anti-Balaka, une milice à majorité musulmane, et les Selekas, une milice à majorité chrétienne.
Ces groupes armés continuent de contrôler une grande partie du territoire centrafricain riche en ressources minières, mais un accord de paix signé en 2019 entre le gouvernement et 14 groupes rebelles , sous la supervision du Président Faustin Archange Touadera, a instauré dans le pays une paix fragile.
Jeudi dernier, le Président Touadera a lancé un appel aux partenaires internationaux pour sanctionner les groupes rebelles qui violent cet accord de paix.
Dans son communiqué, la MINUSCA a réitéré son soutien pour aider à renforcer l'Etat de droit dans ce pays d'Afrique centrale.
-0- PANA MA/RA/BAI/JSG/SOC 8fev2020