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Les Etats-Unis condamnent le Rwanda et les rebelles du M23 pour l'attaque sanglante d'un camp de personnes déplacées en RDC

Washington, DC, Etats-Unis (PANA) - Les Etats-Unis ont fermement condamné les Forces de défense rwandaises (FDR) et les rebelles du M23 pour l'attaque de vendredi dernier contre le camp de Mugunga pour les Personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). 

Un communiqué de presse publié par M. Matthew Miller, porte-parole du Département d'État américain, indique que l'attaque a causé la mort d'au moins neuf personnes et blessé au moins 33 autres, dont un grand nombre de femmes et d'enfants. 

« Nous sommes gravement préoccupés par la récente expansion des FDR et du M23 dans l'Est de la RDC, qui a contribué au déplacement de plus de 2,5 millions de personnes, et nous appelons les deux parties à respecter les droits de l'homme et à adhérer aux obligations applicables en vertu du droit international humanitaire », ont déclaré les États-Unis.

Ils ont ajouté qu'il était essentiel que tous les États respectent la souveraineté et l'intégrité territoriale de chacun et que tous les acteurs soient tenus responsables des violations des droits de l'homme commises dans le cadre du conflit dans l'Est de la RDC.

  Les États-Unis ont déclaré qu'ils continuaient à soutenir les efforts diplomatiques régionaux et ont appelé toutes les parties à « prendre des mesures pour désamorcer les tensions, éviter de mettre en danger les populations civiles et participer de manière constructive au dialogue afin de créer les conditions d'une solution négociée et d'une paix durable ».

Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général et chef de la Mission de maintien de la paix des Nations unies au Congo (MONUSCO), a également condamné la violence contre les civils et a appelé toutes les parties au conflit à adhérer au Droit humanitaire international et à protéger les civils.

Mais le Rwanda a nié toute implication dans l'attaque, qualifiant les accusations des États-Unis d'« absurdes » et de « ridicules ».

Les médias ont cité la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, qui a demandé, dans un message publié sur X, anciennement Twitter, comment les États-Unis étaient parvenus à cette conclusion.

Elle a ajouté que les Forces de défense rwandaises étaient une « armée professionnelle » et qu'elles n'attaqueraient jamais un camp de personnes déplacées.   

Les États-Unis ont toujours condamné le soutien apporté par le Rwanda au groupe rebelle M23, tenu pour responsable de l'aggravation de la violence dans l'Est de la RDC.

Le groupe M23 a été sanctionné par les États-Unis et les Nations unies. En février dernier, les États-Unis ont condamné « le soutien du Rwanda au groupe armé M23 et ont appelé le Rwanda à retirer immédiatement tout le personnel des Forces de défense du Rwanda de la RDC et à retirer ses systèmes de missiles sol-air, qui menacent la vie des civils, des forces de maintien de la paix de l'ONU et d'autres organisations régionales, des acteurs humanitaires et des vols commerciaux dans l'Est de la République démocratique du Congo ».

En février également, la RDC a accusé le Rwanda d'avoir mené une attaque de drone qui a endommagé un avion civil à l'aéroport de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu de la RDC, affirmant que cela violait son intégrité territoriale.

Le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 est au cœur des mauvaises relations entre la RDC et le Rwanda.

-0- PANA MA/BAI/IS/SOC 06mai2024