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Reprise du procès devant la CPI d'un présumé terroriste malien

Bamako, Mali (PANA) - Le procès du présumé terroriste malien, Al Hassan ag Abdoul Aziz ag Mohamed ag Mahmoud, a repris lundi 09 mai, devant la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye, aux Pays-Bas, ont annoncé les services d’information de la CPI.

L'homme est poursuivi pour "crime de guerre et crime contre l’humanité" commis à Tombouctou, au nord-est du Mali, entre avril 2012 et janvier 2013, suite à l’occupation du septentrion malien par des terroristes.

Le présumé terroriste est soupçonné aussi, d’avoir été membre du groupe djihadiste Ançar Edine, dirigé par Iyad ag Rhali, aujourd'hui recherché, et commissaire de la police islamique.

Il aurait également été associé au travail du tribunal islamique à Tombouctou et aurait participé à l’exécution de ses décisions.

Détenu par la CPI, Al Hassan est accusé d’avoir pris part à la destruction des mausolées de Tombouctou.

"La reprise du procès devant la Chambre de première instance X, en charge de l’affaire, sera consacrée à la défense ", explique Margot Tedesco, responsable de l’information publique du Bureau de la CPI au Mali.

"La présentation de l’accusation a déjà commencé en 2018. En février, il y a eu la présentation des représentants légaux des victimes. C’est autour de la défense de commencer la présentation des preuves à décharge", a-t-elle précisé

Dans sa déclaration liminaire, la défense a tenté de démontrer la non culpabilité de l’ancien membre présumé d’AQMI ( Al Qaida au Maghreb islamique) et d’Ançar dine, poursuivi "pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité".

Les avocats ont estimé qu’Al Hassan s’est retrouvé dans les groupes armés par instinct de survie, car menacé de toutes parts.

Pour rappel, le procès contre Al Hassan s’est ouvert le 14 juillet 2020. Auparavant, un mandat d’arrêt contre lui avait été délivré par la Chambre préliminaire le 27 mars 2018 et il a été remis à la CPI trois jours après.

L’audience de confirmation des charges a eu lieu du 8 au 17 juillet 2019. Le 30 septembre 2019, la Chambre préliminaire a rendu une décision confidentielle confirmant les charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité portées à l’encontre de Al Hassan et a renvoyé l’affaire en procès.

Selon les deux décisions de la Chambre préliminaire, il serait responsable de   "torture, viol, esclavage sexuel et autres actes inhumains y compris, des actes prenant la forme de mariages forcés et de'persécution".

C’est donc reparti pour plusieurs jours d’audiences en attendant l’arrêt définitif de la haute juridiction pénale internationale dans cette affaire.

On rappelle que de mars 2012 à janvier 2013, les rebelles touaregs appuyés par des djihadistes appartenant à différents groupes ont occupé les régions Nord du Mali (Tombouctou, Gao et Kidal) commettant toutes sortes d'exactions.

Ils ont été chassés en janvier 2013 par les forces françaises Serval, aujourd'hui Barkane, les forces maliennes et africaines.

Depuis, les groupes armés terroristes ou djihadistes ne cessent de fomenter des attaques meurtrières au Mali contre des militaires maliens et étrangers et des populations civiles, qui se sont étendues à d'autres pays du Sahel.

-0- PANA GT/JSG/SOC 11mai2022