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Le ministre malien des Affaires étrangères devant le Conseil de sécurité de l'ONU

Bamako, Mali (PANA) - Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a exprimé la position de son pays, ses préoccupations et attentes pour un éventuel renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), dans une intervention lundi devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York.

Abdoulaye Diop a demandé que les actions de la mission soient centrées davantage sur la protection des populations civiles et l'appui au rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire malien.

Dans le cadre du renouvellement du mandat de la MINUSMA, le ministre  malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a souligné la nécessité d’une meilleure coordination des actions de la mission avec l’État malien, de manière à assurer une pleine efficacité dans l’accomplissement de son futur mandat.

Il a insisté ensuite sur la nécessité pour la mission de travailler étroitement et véritablement avec les autorités et les parties prenantes maliennes pour aider le Mali à protéger ses populations civiles et à restaurer son autorité sur l’ensemble de son territoire.

Sur les allégations de restrictions imposées à la MINUSMA, Abdoulaye Diop a dit que le gouvernement n’a pris aucune mesure restrictive visant particulièrement la mission.

Selon lui, le mandat de la MINUSMA doit obligatoirement prendre en compte la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité du Mali qui sont désormais en première ligne face aux groupes terroristes.

Il a exprimé l’opposition ferme du gouvernement malien à l’intervention sur son territoire de la Force française Barkhane après la décision unilatérale de retrait de ladite force et la dénonciation par le Mali des accords de défense avec la France, avant d’insister sur le respect de la souveraineté du Mali et des décisions prises par les autorités maliennes à cet égard.

Il  a notamment rappelé que son pays, en guerre contre le terrorisme et l’insécurité, continue de faire face à une crise multidimensionnelle consécutive à l’intervention en Libye.

Malgré le soutien international apporté depuis 2013, la situation sécuritaire n’a fait qu’empirer.

Selon lui, les résultats atteints n’ont pas été à la hauteur des attentes des populations maliennes et de la région; pour inverser cette tendance, le peuple malien a décidé de prendre son destin en main.

Dans cette perspective, le gouvernement a développé des stratégies et consenti des sacrifices énormes en investissant massivement dans son appareil de défense et de sécurité. Toute chose qui a permis une montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMAs) qui enregistrent des résultats remarquables sur le terrain.

S'exprimant sur des préoccupations de certains membres du Conseil de sécurité sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, Abdoulaye Diop a dit que le gouvernement est surpris que le rapport du Secrétaire général relève que les Mouvements signataires ont dénoncé l’enrôlement de 2.000 nouveaux éléments devant être déployés dans les régions du Nord dans le cadre du recrutement spécial.

Il a tenu à préciser que le gouvernement n’a reçu aucune plainte d’un quelconque groupe dans ce sens.

Toutefois, a-t-il dit, le recrutement spécial initié par l’état-major général vise les éléments des groupes d’auto-défense, ainsi que la récupération des armes. Il a souligné ensuite que le gouvernement restait pleinement engagé dans la mise en œuvre diligente et intelligente de l’accord.

On rappelle que l'Accord pour la paix et de la réconciliation a été signé en mai -juin 2015 par le gouvernement malien, les groupes armés du Nord et la communauté internationale, en vue de ramener une paix définitive au Mali après une série de rébellions touarègues, exacerbées par des attaques djihadistes, faisant plusieurs morts, des blessés et des milliers de déplacés internes et externes.

S'agissant du G5 Sahel, M. Diop a indiqué que le retrait du Mali du G5 Sahel, y compris de la Force conjointe, est une réponse aux violations des traités fondateurs de l’organisation, à la politique de deux poids deux mesures, et aux ingérences extérieures hostiles à l’égard d’un Etat membre fondateur.

Le G5 Sahel, qui regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, a été créé en 2015 pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes dans la bande sahélo-saharienne et promouvoir le développement de cette zone.
-0- PANA GT/JSG/SOC 14juin2022