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Le gouvernement guinéen désapprouve la démarche de la CEDEAO à son encontre

Conakry, Guinée (PANA) - Le porte-parole du gouvernement guinéen, Ousmane Gaoual Diallo, a déclaré, samedi à la presse, que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doit savoir qu’on n’évolue pas vers la démocratie sous le diktat.

 

Répondant aux injonctions faites par le Sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO, tenu à Accra, vendredi dernier, qui a demandé à la Guinée de lui proposer un chronogramme de la Transition avant le 25 avril prochain, sous peine de « dures sanctions », le ministre a souligné que la junte au pouvoir depuis le 05 septembre dernier et le gouvernement ont posé des actes qui sont de nature à aller dans le sens de la sortie de la Transition.

 

«Ces actes sont pour l’instant très positifs et encourageants. Et la CEDEAO doit aussi comprendre qu’on n’évolue pas vers la démocratie sous le diktat. Il faut absolument que la CEDEAO comprenne la situation de la Guinée et ne pas considérer la Guinée comme un pays en guerre ou un pays en crise", a-t-il ajouté, rappelant que ce sont des crises internes qui ont abouti à la prise du pouvoir par l’armée le 05 septembre dernier.

 

Il a invité la CEDEAO à être davantage à l’écoute des institutions et des peuples, ajoutant que l’institution sous régionale ne s’est pas distinguée ces dernières années par les exigences en terme d’Etat de droit.

 

Il a souligné que la Guinée n’est pas partie prenante de la décision de la CEDEAO parce que n’ayant pas participé au Sommet des chefs d’Etat qui avait proposé l’envoi d’un médiateur dans le pays, mais refusé par les nouvelles autorités.

 

Pour sa part, l’ancien ministre de la Réconciliation nationale (sous feu Lansana Conté), Amadou Oury Bah a dit que la démarche de la CEDEAO est rationnelle, dénonçant des manquements dans la démarche du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) dès son avènement au pouvoir.

 

« Il y a eu à mon avis des erreurs d’approches, parce que la charte aurait dû prendre en compte la durée de la transition dès le début. C’est vrai qu’il y a de part et d’autre certainement des propositions contradictoires qui font que jusqu’à présent on n’est pas parvenu à délimiter la période dévolue à la transition », a-t-il expliqué, ajoutant avoir proposé à la junte au lendemain du renversement du président Alpha Condé une période de 30 mois pour la Transition.

 

Pour sa part, le président de la Génération citoyenne (GECI), Fodé Mohamed Soumah, a dit que la décision de la CEDEAO n’est pas une surprise parce que depuis six mois après la prise du pouvoir, il n’existe aucune lisibilité sur le retour à l’ordre constitutionnel normal.

 

Selon le leader politique, ayant appartenu à la 09è législature, le Burkina Faso vient de donner « un bel exemple » en procédant au toilettage en une semaine de la Constitution, ajoutant que la révision des listes électorales peut se faire en un mois avant l’enrôlement des électeurs un mois plus tard.

-0- PANA AC/IS 27mars2022