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Le délégué de la Libye auprès de la Ligue arabe accuse l'organisation panarabe de deux poids, deux mesures

Tripoli, Libye (PANA) - Le délégué de la Libye auprès de la Ligue arabe, Saleh al-Chammakhi, a affirmé que la politique de deux poids, deux mesures de la Ligue arabe dans le dossier libyen "pousse à réfléchir à la faisabilité de continuer et de rester sous son égide".

Dans une intervention lors de la réunion extraordinaire mardi au Caire des délégués des Etats membres de la Ligue, rapportée mercredi par le site du ministère libyen des Affaires étrangères, M. al Chammakhi s'est demandé : "Où était la Ligue arabe lors de l'avertissement contre le recours de l'agresseur à des mercenaires russes, des Janjaweed soudanais et d'autres?"

La réunion urgente de la Ligue arabe convoquée à la demande de l'Egypte, intervient dans le sillage des préparatifs de la Turquie dans la mise en œuvre des protocoles d'accord signés le 27 novembre dernier sur la délimitation des zones maritimes et de la coopération sécuritaire et en vertu desquels Ankara apportera un soutien militaire à Tripoli.

Le délégué de la Libye auprès de la Ligue arabe a ajouté que "tout le monde connaît le volume de soutien avancé que Haftar reçoit et qui est enregistré avec des noms et des numéros".

Le conflit en Libye est caractérisé par une ingérence des pays étrangers qui s'est accrue au fil du temps notamment ces derniers jours. Ainsi le camp du chef de l'Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar bénéficie du soutien des Emirats arabes unis, de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de la Jordanie, de la Russie, et de la France tandis que le camp du Gouvernement d'union nationale présidé par Fayez al-Sarraj est appuyé par la Turquie et le Qatar et l'Italie.

Le délégué de la Libye auprès de la Ligue arabe Salah al-Chammakhi a ajouté dans son discours "nous entendons parler du rejet de l'ingérence étrangère, ce qui est une bonne chose en principe, mais quand nous entrons dans les détails, nous trouvons que les interventions des pays qui soutiennent l'agression contre Tripoli, ne sont pas incluses dans leur classification, donc c'est toujours les deux poids, deux mesures".

Il a exprimé sa grande surprise devant la réponse rapide à la demande de tenir la réunion le même jour de sa déposition, rappelant comment la Ligue arabe a ignoré "une demande notamment faite par la Libye depuis le début de l'agression brutale sur la capitale Tripoli de tenir une réunion d'urgence de son Conseil".

Des affrontements armés se poursuivent depuis le 4 avril dernier, après l'offensive militaire lancée par l'Armée nationale libyenne basée à l'Est dirigée par le maréchal Khalifa Haftar contre Tripoli pour en prendre le contrôle et renverser le Gouvernement d'union nationale reconnu par la Communauté internationale.

M. al-Chammakhi a ajouté que "la Ligue arabe avait complètement ignoré la question, et que son secrétaire général n'avait émis aucune initiative ni dépêché aucun envoyé", soulignant "nous n'avons même pas enregistré de visite en Libye au cours des dernières années malgré notre urgence et notre demande répétée".

Le délégué de la Libye a poursuivi que "pendant neuf mois d'agression, la Ligue arabe languissait dans un profond sommeil face aux crimes de l'agresseur tels que le bombardement de quartiers civils, des aéroports civils, centres d'abris, d'hôpitaux de campagne et d'ambulances médicales".

La Ligue arabe à l'issue de la réunion extraordinaire mardi du Conseil au niveau des délégués permanents,  réaffirmé la légitimité de l'Accord politique libyen de Skhirat, et la nécessité de le considérer comme la seule référence pour le règlement en Libye, soulignant l'importance d'une solution politique à la crise libyenne? tout en adhérant à l'unité et à la souveraineté du pays, et rejetant toute ingérence extérieure de toute nature.

La résolution a souligné la nécessité d'empêcher les interventions étrangères qui contribuent à faciliter le mouvement d'extrémistes terroristes étrangers en Libye, ainsi que la violation des résolutions internationales sur l'embargo sur les armes imposé au pays.

 

-0- PANA BY/TBM/SOC 1erjanv2020