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Le Soudan salue la décision du président américain de mettre fin à la guerre au Soudan

Port-Soudan, Soudan (PANA) – Le gouvernement soudanais a salué la déclaration du président américain Donald Trump, selon laquelle il s'engagerait à initier un règlement pacifique du conflit dans ce pays d'Afrique de l'Est, à la demande du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salaman, qui s'est rendu à la Maison Blanche cette semaine.

“Le gouvernement du Soudan salue les efforts déployés par le Royaume d'Arabie saoudite et les Etats-Unis d'Amérique pour parvenir à une paix juste et équitable au Soudan ”, s'est réjoui mercredi la présidence collégiale soudanaise, dirigée par le lieutenant-général Abdul Fatah al-Burhan.

Le communiqué précise que le Soudan félicite les deux dirigeants “ pour leur sollicitude constante et leurs efforts en vue de mettre fin à l'effusion de sang au Soudan ”.

Il affirme la volonté du gouvernement de s'engager sérieusement avec les Etats-Unis et l'Arabie saoudite afin d'instaurer la paix que le peuple soudanais attend. Massad Boulos, conseiller principal des Etats-Unis pour les affaires arabes et africaines, a indiqué dans un message publié sur X que le président Trump avait déclaré mercredi que les Etats-Unis étaient “ déterminés à mettre fin à ce terrible conflit ” au Soudan.

“ Sous la direction du président Trump, nous collaborons avec nos partenaires pour faciliter une trêve humanitaire et mettre fin au soutien militaire extérieur aux parties en conflit, soutien qui alimente la violence. La paix et la stabilité permettront au peuple soudanais de renouer avec un gouvernement civil au sein d'un Soudan unifié ”, a dit M. Boulos.

Le président Trump lui-même, dans une publication sur les réseaux sociaux, a reconnu que des “ atrocités terribles ” étaient commises au Soudan, ajoutant que “ le pays est devenu l'un des plus violents au monde et connaît la plus grave crise humanitaire ”. Selon lui,  l'aide alimentaire, les médecins et toutes les autres ressources étaient indispensables. Il a indiqué que des dirigeants arabes, dont le prince héritier saoudien, l'avaient exhorté à user de son pouvoir et de son influence présidentielle pour mettre un terme immédiat aux événements au Soudan. “ Nous travaillerons avec l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Egypte et d'autres partenaires du Moyen-Orient pour faire cesser ces atrocités tout en stabilisant le Soudan ”, a écrit le président américain.

La guerre civile au Soudan oppose les Forces armées soudanaises (FAS) aux Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire. Ces anciens alliés se sont affrontés en avril 2023. Les combats ont déplacé plus de dix millions de personnes, détruit une grande partie de Khartoum et provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde. Les FSR sont accusées de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide, notamment d'atrocités récentes perpétrées à El Fasher, capitale de l'Etat du Darfour-Nord.

La Mission internationale indépendante d'établissement des faits des Nations Unies pour le Soudan a déclaré en mars dernier que les deux camps étaient responsables d'une “ pratique généralisée de détention arbitraire, de torture et de mauvais traitements infligés aux détenus ”.

La semaine dernière, le Secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, a vivement critiqué les FSR pour les atrocités qu'elles commettent dans ce conflit et a demandé la suspension de leurs livraisons d'armes. S’adressant aux journalistes à Hamilton, au Canada, après une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, il a déclaré en avoir discuté à plusieurs reprises avec de nombreux pays, ajoutant que “ ce qui se passe là-bas est horrible ”.

“…Je pense qu’il faut agir pour couper les armes et le soutien dont bénéficient les RSF, qui poursuivent leur avancée. Il est révélateur que les organisations humanitaires nous signalent des niveaux de malnutrition et de souffrance sans précédent chez certaines personnes ayant réussi à fuir.”

Le Quad, qui regroupe les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis, a proposé une trêve humanitaire de trois mois, suivie d’un accord de cessez-le-feu entre l’armée soudanaise et les FSR.

Les FSR ont annoncé avoir accepté la trêve humanitaire “en réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais”. Dans un communiqué, elles ont déclaré que cette trêve humanitaire visait à remédier aux “conséquences humanitaires catastrophiques de la guerre et à renforcer la protection des civils”.

Les Forces de soutien rapide (FSR) sont impatientes de mettre en œuvre l'accord et d'entamer immédiatement des discussions sur les modalités d'une cessation des hostilités et sur les principes fondamentaux qui guideront le processus politique au Soudan. 

L'objectif est de s'attaquer aux causes profondes des conflits, de mettre fin aux souffrances du peuple soudanais et de créer un environnement propice à une paix juste, globale et durable, grâce à l'engagement total de toutes les parties concernées.

Le lieutenant-général al-Burhan a toutefois de nouveau posé une condition à la trêve : la reddition des FSR. Dans un discours ferme prononcé la semaine dernière, il a appelé tous ceux qui peuvent porter les armes à rejoindre le combat contre les FSR et leurs collaborateurs qui " n'ont pas leur place au Soudan ".

 Le gouvernement soudanais s'oppose à l'implication des Emirats arabes unis dans les efforts de paix, car il les accuse d'armer les FSR.

-0- PANA MO/MA/NFB/JSG 20nov2025