Agence Panafricaine d'information

Le Secrétaire général de l'ONU " profondément préoccupé " par des attaques aériennes contrr la capitale du Tigré

New York, Etats-Unis (PANA) - Les Nations Unies indiquent qu'elles essaient de vérifier les détails des rapports alarmants qu'elles ont reçus concernant des attaques aériennes dans les zones résidentielles de la capitale du Tigré, Mekelle, lundi matin.  

S'adressant aux journalistes à New York, le porte-parole de l'ONU a déclaré que l'Organisation s'inquiètait de l'impact potentiel sur les civils qui résident ou travaillent dans les zones touchées. 

Selon Stéphane Dujarric, le Secrétaire général est "profondément préoccupé" par l'escalade du conflit dans le Nord de l'Éthiopie. 

Les combats ont éclaté au Tigré il y a près d'un an entre l'armée éthiopienne et les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), la principale force politique de la région.

On craint que des milliers de personnes aient été tuées et des allégations de violations généralisées des droits de l'homme ont été formulées. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer.

Au cours des derniers mois, les besoins humanitaires ont augmenté, en raison des meurtres, des pillages et de la destruction des centres de santé et des infrastructures agricoles, y compris les systèmes d'irrigation qui sont essentiels à l'effort de production. 

Selon M. Dujarric, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, insiste sur le fait que toutes les parties doivent éviter de prendre pour cible des civils ou des infrastructures civiles, et réitère son appel à la cessation des hostilités. 

"Il exhorte les parties à donner la priorité au bien-être de la population et à fournir le soutien nécessaire à l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle, notamment en facilitant la circulation du carburant et des médicaments", a déclaré M. Dujarric.  

Selon une déclaration des Nations unies, le manque de fournitures essentielles, notamment d'argent et de carburant, perturbe gravement les opérations d'aide dans le Tigré, où au moins 400 000 personnes sont désormais confrontées à des conditions proches de la famine. 

En vertu du droit humanitaire international, toutes les parties ont l'obligation de protéger les civils et les infrastructures civiles. Cela inclut des centaines de travailleurs humanitaires qui travaillent sans relâche pour aider des millions de civils. 

Les civils sont "pris dans les combats et les combats eux-mêmes nous obligent à réduire les opérations de sauvetage au moment où les gens en ont le plus besoin, notamment les distributions de nourriture, d'eau et les services de santé", a déclaré M. Dujarric.  

Le conflit s'est étendu aux régions voisines d'Amhara et d'Afar, où la capacité à atteindre les personnes ayant un besoin urgent d'assistance a également été entravée.  

Dans les trois régions - Tigré, Amhara et Afar - jusqu'à sept millions de personnes ont aujourd'hui un besoin urgent d'aide alimentaire, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). La majorité d'entre elles, environ 5,2 millions, se trouvent dans le Tigré. 

Les Nations unies demandent à toutes les parties de permettre et de faciliter de toute urgence le passage rapide et sans entrave des fournitures de secours et du personnel humanitaire dans toutes les zones ayant des besoins humanitaires, y compris celles touchées par les récents combats. 

Cela inclut le carburant et l'argent liquide, "sans lesquels les humanitaires ne peuvent pas faire leur travail, et les médicaments, afin que nos collègues puissent atteindre les personnes qui ont désespérément besoin d'aide", a ajouté M. Dujarric. 

-0- PANA MA/BAI/JSG 19oct2021