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Le Conseil de sécurité doit saisir « l'occasion d'un regain d'espoir » à Gaza

New York, Etats-Unis (PANA) - Le cessez-le-feu à Gaza tient globalement, mais les récentes violences commises par Israël et les militants palestiniens mettent la trêve en péril, a déclaré lundi au Conseil de sécurité le coordinateur spécial adjoint des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.

 

Ramiz Alakbarov a fait le point sur la situation dans l'enclave ravagée et en Cisjordanie occupée, avant d'évoquer les développements au Liban et en Syrie.

 

« Nous nous réunissons aujourd'hui à un moment où l'espoir renaît », a-t-il déclaré depuis Jérusalem.

 

« Même si les progrès sur le terrain sont fragiles et qu'une profonde incertitude persiste, nous devons saisir l'occasion qui s'offre à nous pour tracer un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et l'ensemble de la région».

 

Le mois dernier, Israël et le Hamas sont parvenus à un accord sur la première phase d'un cessez-le-feu et la libération d'otages, à la suite d'un plan proposé par le président américain Donald Trump.  

 

Cependant, les récentes frappes aériennes israéliennes sur des zones peuplées ont fait de nombreuses victimes et causé des destructions, tandis que les attaques de militants palestiniens contre des soldats israéliens ont entraîné des morts.

 

« Cette violence compromet le fragile cessez-le-feu », a déclaré M. Alakbarov, exhortant toutes les parties « à faire preuve de retenue et à respecter leurs engagements au titre de l'accord ».

 

Le Conseil de sécurité « a également franchi une étape importante dans la consolidation du cessez-le-feu » avec l'adoption de la résolution 2803 (2025), a-t-il ajouté.

 

Le texte approuve le plan américain et le déploiement d'une force internationale temporaire à Gaza.

 

« Bien qu'ils soient toujours confrontés à des conditions de vie insupportables et à des destructions qui semblent insurmontables, les habitants de Gaza ont au moins connu les premiers signes d'une accalmie après les bombardements quasi constants de ces deux dernières années », a-t-il déclaré.

 

Dans le même temps, des familles israéliennes ont retrouvé des proches qui étaient retenus en otages.  

 

D'autres ont reçu la dépouille de leurs proches, bien que les corps de trois otages n'aient pas encore été restitués, selon UN News.

 

M. Alakbarov a indiqué que « l'ONU a redoublé d'efforts pour mobiliser et intensifier l'aide humanitaire » à Gaza, mais que ces efforts doivent être amplifiés.

 

Il a souligné la situation désastreuse sur le terrain, avec plus de 1,7 million de personnes toujours déplacées et près de 80% des bâtiments endommagés ou détruits.

 

Le haut responsable s'est rendu la semaine dernière dans l'enclave dévastée, où « le tableau reste sombre », soulignant « la nécessité cruciale de passer de l'aide humanitaire d'urgence à la reconstruction des communautés et au rétablissement des services essentiels ».

 

Il a déclaré que « les dégâts à Gaza – sur les plans physique, économique et social – sont catastrophiques ».  Par conséquent, la communauté internationale ne peut pas se contenter de répondre aux besoins physiques immédiats, mais doit également s'attaquer aux besoins psychosociaux, à la cohésion sociale et aux questions de justice.  

 

« Il faut restaurer la dignité et l'espoir », a-t-il déclaré.  « Ces efforts doivent s'inscrire dans une perspective politique claire visant à résoudre le conflit, à mettre fin à l'occupation illégale et à mettre en œuvre la solution à deux Etats».

 

Pendant ce temps, en Cisjordanie, « l'expansion des colonies, la prolifération des avant-postes, la violence, y compris celle des colons, les déplacements et les expulsions continuent de s'intensifier à un niveau alarmant », a-t-il rapporté.

 

Les opérations militaires israéliennes, en particulier dans le nord, ont entraîné la mort, la destruction et le déplacement continu de milliers de Palestiniens des camps de réfugiés.

 

« La violence des colons a atteint un niveau critique », a-t-il déclaré. «En octobre, pendant la saison de la récolte des olives, l'ONU a enregistré le plus grand nombre d'attaques de colons contre des Palestiniens depuis le début de la surveillance par l'ONU, soit une moyenne de huit par jour».

 

En outre, les incendies criminels et la profanation de lieux saints par des colons ont encore exacerbé les tensions, tandis que des attaques ont été perpétrées par des Palestiniens, notamment des actes de terrorisme, comme la récente attaque à la voiture bélier et à l'arme blanche au sud de Jérusalem.

 

Il a insisté sur le fait que tous les auteurs de violences doivent être tenus responsables.

 

Abordant la situation dans l'ensemble de la région, il a réitéré l'appel lancé par le Secrétaire général de l'ONU aux parties au Liban afin qu'elles respectent leurs obligations de maintenir la cessation des hostilités.

 

L'accord, conclu entre Israël et le Liban en novembre 2024, a été signé après plus d'un an de combats entre les forces israéliennes et les militants du Hezbollah au Liban, liés à la guerre de Gaza.

 

Le haut responsable a également fait écho à l'appel du Secrétaire général en faveur d'une cessation immédiate de toutes les violations de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie.

 

Revenant sur Gaza, M. Alakbarov a déclaré que les décisions prises aujourd'hui détermineront si le cessez-le-feu perdurera ou s'effondrera.  

 

Il a souligné que la première phase de l'accord doit être pleinement mise en œuvre et que les parties doivent parvenir de toute urgence à un accord sur les modalités de mise en œuvre des étapes suivantes.

 

« Les défis restent immenses, mais le coût d'un échec est inimaginable. Nous disposons des outils nécessaires pour jeter les bases du succès, mais le travail qui nous attend exige un engagement sans faille de la part de tous », a-t-il déclaré.

-0- PANA MA/BAI/IS 25nov2025