La crise humanitaire au Darfour-Nord s'aggrave avec la propagation des violences, selon OCHA
Khartoum, Soudan (PANA) – Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a alerté sur l'aggravation de la crise dans l'Etat du Darfour-Nord, au Soudan, les violences s'étendant désormais au-delà de la capitale, El Fasher.
Dans un communiqué de presse, l'OCHA indique que suite à la prise de contrôle de la ville par les Forces de soutien rapide (FSR) le 26 octobre, des affrontements continuent d'être signalés le long des principaux axes routiers, piégeant des civils et coupant l'acheminement de l'aide humanitaire.
La dernière analyse d'images satellites réalisée par le Laboratoire de recherche humanitaire de l'Ecole de santé publique de Yale révèle d'éventuels cas de destruction massive de corps à El Fasher, ainsi que la fermeture d'une voie d'évacuation autrefois empruntée par les civils.
Près de 89 000 personnes ont fui El Fasher et les villages environnants depuis le 26 octobre, selon l'Organisation internationale pour la migration (OIM). Nombre d'entre elles ont trouvé refuge dans les localités de Tawila, Melit et Saraf Omra, tandis que d'autres se sont rendues à Ad Dabbah, dans l'Etat du Nord.
A Tawila et Ad Dabbah, l'ONU et ses partenaires fournissent de la nourriture, de l'eau potable, des services d'assainissement, des soins de santé et un soutien psychosocial, entre autres aides vitales, mais les besoins dépassent largement les ressources disponibles.
Certaines familles d'El Fasher ont trouvé refuge à Tina, près de la frontière soudano-tchadienne, où des volontaires locaux signalent que plus de 3 000 personnes déplacées ont un besoin urgent de nourriture, d'abri et de soins de santé.
De l'autre côté de la frontière, dans l'Est du Tchad, les communautés d'accueil et les partenaires, déjà débordés, se préparent à accueillir de nouveaux arrivants, car les gens continuent de chercher sécurité et assistance.
Par ailleurs, le communiqué de presse note que la violence s'intensifie dans la région du Kordofan, au Soudan, entraînant une augmentation du nombre de victimes civiles et de nouvelles vagues de déplacements.
L'OMS, pour sa part, confirme qu'une attaque a été perpétrée contre l'hôpital de Dilling, dans l'Etat du Kordofan du Sud, le 6 novembre, qui a fait six morts, dont un enfant de 12 ans, et douze blessés.
L’OMS note qu’il s’agit de la 192ème attaque avérée contre un établissement de santé au Soudan depuis avril 2023.
Selon le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le service de radiologie de l’hôpital a été détruit, compromettant gravement la capacité de l’établissement à fournir des services médicaux. Il a réitéré l’appel de l’OMS à la protection permanente de tous les établissements de santé, de leurs patients et de leur personnel. Dans l’Etat voisin du Kordofan du Nord, l’OIM signale que les violences perpétrées dans les localités de Bara, Sheikan, Ar Rahad, Um Rawaba et Um Dam Haj Ahmed ont déplacé près de 39 000 personnes au cours des deux dernières semaines.
Ses partenaires indiquent que plus de 10 000 personnes ont trouvé refuge dans l’Etat du Nil Blanc, tandis que d’autres ont fui vers la localité d’Omdurman, dans l’Etat de Khartoum, et d’autres régions du Kordofan du Nord.
“Une fois de plus, OCHA appelle à la cessation immédiate des hostilités, à la protection des civils et des travailleurs humanitaires, à la fin des attaques contre les hôpitaux et les infrastructures civiles, et à un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire pour atteindre les personnes dans le besoin à travers le Soudan ”, rapporte le communiqué de presse.
-0- PANA AR/MA/NFB/IS/SOC 11nov2025




