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La Fondation Mo Ibrahim réagit aux violences électorales en Tanzanie

Londres, Royaume-Uni (PANA) – La Fondation Mo Ibrahim a qualifié d'" inacceptable " la violence exercée contre les civils manifestant contre le déroulement des élections en Tanzanie.

“Nous suivons avec inquiétude et consternation l'évolution de la situation en Tanzanie. La violence contre les manifestants est inacceptable ”, a déclaré dimanche la fondation londonienne créée par l'entrepreneur soudanais du secteur des télécommunications.

Le président élu de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, devrait prêter serment ce lundi.

Des violences ont éclaté le jour du scrutin, la police étant accusée d'avoir fait usage d'une force meurtrière contre les manifestants. Le principal chef de l'opposition, Tundu Lissu, dirigeant du parti d'opposition CHADEMA, reste en prison pour n'avoir pas pu voter.

Les autres partis d'opposition ont également été exclus, mais les autorités tanzaniennes insistent sur le fait qu'ils ont refusé de signer le code de conduite électoral et ont donc été jugés inéligibles pour participer au scrutin.

Des responsables de l'opposition ont affirmé que des centaines de personnes avaient péri dans les violences, tandis que l'ONU avance le chiffre de 10 morts.

“ Après le régime autoritaire de votre prédécesseur, le président Pombe Magufuli, nous vous avons tous accueilli comme un président réformateur qui croyait en la démocratie, l'Etat de droit et la société civile et les défendait, notamment en libérant les prisonniers politiques et en offrant un espace à l'opposition ”, a déclaré la Fondation Mo Ibrahim. “ Nous sommes donc consternés par ce nouveau revirement : l'interdiction faite aux partis d'opposition de participer aux élections, la coupure d'internet et les tirs sur les manifestants, pour la plupart des jeunes. Une élection qui exclut les partis d'opposition n'est ni juste ni légitime. La colère qui gronde dans la rue est compréhensible et prévisible. ”

La police tanzanienne a affirmé que les violences avaient été orchestrées par des Kényans résidant dans le pays et que des étrangers, ayant franchi la frontière, étaient responsables du massacre des manifestants.

Lors de sa conférence de Marrakech en juin dernier, la Fondation Mo a souligné qu'il était impossible de tirer parti des immenses ressources nationales de l'Afrique, ni d'attirer davantage de capitaux privés sur notre continent, sans paix, sécurité et Etat de droit.

“Nous avons tiré la sonnette d'alarme face à la montée des violences politiques contre l'opposition durant la période précédant les élections en Tanzanie et en Ouganda, deux pays riches en ressources naturelles ”, a rappelé la Fondation Mo Ibrahim. “ La sous-région est déjà le théâtre de violences indicibles et de tragédies humaines au Soudan. Un seul Etat failli suffit ”, a-t-elle ajouté.

-0- PANA AO/MA/NFB/JSG/SOC 03nov2025