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La CEDEAO affirme que le Mali, le Burkina Faso et le Niger restent des membres importants

Abuja, Nigeria (PANA) - La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a déclaré dimanche soir que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont annoncé plus tôt dans la journée leur décision de quitter le bloc sous-régional, restaient des membres importants, et que l'Autorité des chefs d'Etat et de gouvernements "restait engagée à trouver une solution négociée à l'impasse politique".

Selon un communiqué publié à Abuja, la Commission de la CEDEAO n'a pas encore reçu de notification formelle directe relative au retrait de ces trois pays.

"La Commission de la CEDEAO, conformément aux instructions de l'Autorité des chefs d'Etat et de gouvernements, a travaillé assidûment avec ces pays pour restaurer l'ordre constitutionnel.

"La Commission de la CEDEAO reste attentive à l'évolution de la situation et fera d'autres déclarations au fur et à mesure de l'évolution de la situation".

Les trois pays, qui sont sous régime militaire, ont annoncé dimanche qu'ils quittaient la CEDEAO avec effet immédiat, affirmant qu'elle s'était éloignée des idéaux de ses pères fondateurs. 

Une déclaration lue par le colonel Amadou Abdramane, porte-parole de la junte nigérienne, a déclaré :  "Après 49 ans, les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger constatent avec regret et une grande déception que l'organisation s'est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et de l'esprit du panafricanisme". L'organisation n'a pas réussi à les aider dans leur "lutte existentielle contre le terrorisme et l'insécurité".

Pire, lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en main, elle a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ; toutes choses qui ont fragilisé davantage des populations déjà meurtries par des années de violences imposées par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées".

Les trois pays combattent les djihadistes depuis des années et ont subi d'énormes pertes humaines et matérielles.

Les relations entre les trois pays et la CEDEAO sont tendues depuis qu'ils ont organisé des coups d'Etat militaires à différents moments entre 2020 et 2023.

Ils ont été suspendus de tous les organes de décision de la CEDEAO et de l'Union africaine jusqu'à ce que l'ordre constitutionnel soit rétabli.  Les dirigeants de la CEDEAO ont menacé à un moment donné l'année dernière de prendre des mesures militaires contre le Niger.

Le bloc économique régional s'est efforcé de rétablir l'ordre constitutionnel dans les trois pays, ainsi qu'en Guinée.

L'année dernière, les trois pays se sont retirés du G5 qui avait été créé pour lutter contre les islamistes dans la région du Sahel, et ont formé l'Alliance des États du Sahel (AES).

Ils ont déclaré que le pacte de défense mutuelle visait à contrer "d'éventuelles menaces de rébellion armée ou d'agression extérieure".

Il engage les signataires à se porter mutuellement assistance en cas d'attaque contre l'un d'entre eux.

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 29jan2024