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Crise éthiopienne : L'Ethiopie affirme que ses avions ont frappé des sites de production d'armes dans la capitale de la région du Tigré

Addis Abeba, Ethiopie (PANA) - L'Ethiopie a admis que ses avions ont effectué des frappes aériennes sur la capitale de la région du Tigré, Makelle, mercredi, mais a précisé qu'elles visaient des sites de production et de réparation d'armes utilisés par le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), dont les troupes combattent le gouvernement fédéral depuis près d'un an.

 

Une déclaration de l'organisme gouvernemental "Ethiopia Current Issues Fact Check", publiée par l'agence de presse publique Ethiopian News Agency (ENA), indique que : "Contrairement à ce qui a été dit, les frappes aériennes menées ce matin (mercredi) par les forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) ont spécifiquement visé les sites de production/fabrication d'armes, d'armement et de réparation d'armement du TPLF.

 

"Les opérations chirurgicales de l'ENDF visent à détruire les caches illégales d'armes lourdes et d'armements sur des sites sélectionnés que l'organisation terroriste (TPLF) a transformés en installations militaires".

 

C'est la deuxième fois cette semaine que les forces de défense éthiopiennes frappent des cibles à Mekelle. L'Éthiopie a d'abord nié toute implication dans les frappes aériennes de lundi, mais a ensuite admis que ses avions étaient impliqués. Trois personnes auraient été tuées.

 

Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré, lundi, que l'Organisation s'inquiétait de l'impact potentiel des frappes aériennes sur les civils qui résident ou travaillent dans les zones touchées. 

 

Selon lui, le Secrétaire général, Antonio Guterres, est "profondément préoccupé" par l'escalade du conflit dans le Nord de l'Éthiopie. 

 

Les combats ont éclaté au Tigré en novembre dernier entre l'armée éthiopienne et les forces du TPLF, la principale force politique de la région.

 

On craint que des milliers de personnes n'aient été tuées sur fond d'allégations de violations généralisées des droits de l'homme, et plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers.

 

Au cours des derniers mois, les besoins humanitaires ont augmenté, en raison des meurtres, des pillages et de la destruction des centres de santé et des infrastructures agricoles, y compris les systèmes d'irrigation qui sont essentiels à l'effort de production.

 

Les combats se sont étendus aux régions voisines d'Amhara et d'Afar et ont impliqué d'autres instances, les organismes humanitaires et de défense des droits de l'homme accusant toutes les parties d'abus.

 

Dans les trois régions - Tigré, Amhara et Afar - jusqu'à sept millions de personnes ont désormais un besoin urgent d'aide alimentaire, selon le Programme alimentaire mondial (PAM). La majorité d'entre elles, environ 5,2 millions, se trouvent dans le Tigré. 

 

Les Nations unies demandent à toutes les parties de permettre et de faciliter de toute urgence le passage rapide et sans entrave des fournitures de secours et du personnel humanitaire dans toutes les zones ayant des besoins humanitaires, y compris celles touchées par les récents combats. 

-0- PANA MA/BAI/IS 20oct2021