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Baisse en 2022 de la croissance économique en Afrique

Cotonou, Bénin (PANA) - L'économie africaine a connu un recul considérable au cours de l'année 2022, selon des statistiques contenues dans un document sur l'évolution récente de la situation économique et sociale en Afrique réalisé par la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

".... à l’instar de ce qui s’est passé dans le reste du monde, la croissance en Afrique a considérablement diminué au cours de l’année écoulée pour atteindre un taux de 3,6% en 2022, après un rebond à 4,6% à la suite de la crise de COVID-19 en 2021", a révélé le document soumis à l'examen du comité d'experts africains des finances et de la planification en conclave à Addis-Abeba.

L’augmentation de la demande mondiale, la hausse des prix du pétrole brut (qui a surtout profité aux pays exportateurs de pétrole), l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 dans la plupart des pays et l’accroissement de la consommation intérieure et des investissements qui en a résulté ont largement contribué au rebond initial, ont écrit les rédacteurs de l'étude.

Pour les experts, la consommation privée et l’investissement brut en capital fixe ont stimulé la croissance en Afrique en 2022, tandis que les exportations nettes l’ont plombée. La consommation finale des administrations publiques a augmenté, contribuant à hauteur de 0,8 point de pourcentage à la croissance du produit intérieur brut (PIB) en 2022.

Toutefois, relève- t-on, la contribution de la consommation privée à la croissance du PIB a été nettement inférieure à celle de 2021, dans un contexte de resserrement de l’économie mondiale décidé par les autorités monétaires pour lutter contre les pressions inflationnistes. Abordant le volet exportations, l'étude révèle que la région a connu une amélioration des exportations nettes et de la consommation publique, les exportations ayant augmenté en raison de l’amélioration de la demande mondiale dans un contexte de hausse des cours mondiaux de certains produits de base tels que le charbon et l’aluminium.

Les exportations nettes et la consommation privée devraient être les principaux moteurs de la croissance jusqu’en 2023 ; toutefois, le resserrement des politiques monétaires mondiales devrait peser sur les investissements sur le continent fait-on remarquer. En ce qui concerne leur structure, les économies africaines continuent d’être tirées par le secteur des services, suivi des secteurs industriel et agricole, avec une contribution moyenne estimée à 56,2%, 29% et 19,3%, respectivement.

Parlant du revenu par habitant, l'étude révèle des résultats médiocres sur le continent, avec une perte estimée entre 5 et 15% entre 1986 et 2016, en raison des changements climatiques, dont les effets ont limité la capacité de l’Afrique à réaliser son potentiel économique.

Démarrée mercredi, la réunion du comité des experts africains en finances et planification se tient en prélude à la 55ème conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique (Com2023).

Organisée par la Commission économique pour l’Afrique, la 55ème session de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique (COM2023) se tiendra lundi et mardi prochains sur le thème « Favoriser la reprise et la transformation en Afrique pour réduire les inégalités et les vulnérabilités ».

-0- PANA IT/IS/SOC 17mars2023