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Antonio Guterres dresse trois préalables pour surmonter la crise en Libye

Tripoli, Libye (PANA) - Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a affirmé la nécessité de réaliser trois requêtes principales pour surmonter la crise en Libye, à savoir, le maintien de la paix, un accord urgent entre la Chambre des représentants (Parlement) et le Haut Conseil d'État pour permettre que des élections aient lieu, et un soutien total à la réconciliation et au processus politique par toutes les parties étrangères.

Lors d'une conférence de presse tenue mercredi au siège de l'ONU à New York, avant la convocation du segment de haut niveau de la 77e session de l'Assemblée générale la semaine prochaine, M. Guterres a appelé à la nécessité de réaliser trois principales revendications pour surmonter la crise, la première étant la préservation "de la paix à tout prix", assurant que "cela signifie maintenir la paix entre l'Est et l'Ouest, mais aussi maintenir la paix en ce qui concerne les récents affrontements qui ont eu lieu à Tripoli avec des groupes armés soutenant soit Dbaiba soit Bachagha", et donc la nécessité d'éviter les hostilités.

Depuis le report des élections de décembre dernier, la Libye s'est retrouvée dans une impasse de son processus politique, aggravée par l'existence de deux gouvernements rivaux, celui désigné par le Parlement du Premier ministre, Fathi Bachagh et le second  le gouvernement d'unité nationale dirigé par le Premier ministre, Abdelhamid al-Dbaiba qui ne veut passer le pouvoir qu'à une autorité élue.

Cette situation a attisé la tension et multiplié les affrontements armés entre les deux camps dont le dernier en date le 27 août, ayant fait 44 morts et 159 blessés.

Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a également appelé à l'urgente nécessité de parvenir à un accord entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d'État pour permettre les changements et les révisions juridiques nécessaires à la tenue des élections, estimant que cette question est extrêmement essentiellee parce qu'il y a un problème juridique qui est difficile à surmonter maintenant.

Une médiation menée par les Nations unies entre le Parlement et le Haut Conseil d'Etat pour l'élaboration d'une base constitutionnelle servant de base juridique à la tenue des élections générales a échoué à parvenir à un consensus après trois rounds au Caire, en Egypte  entre les deux Chambres et une rencontre décisive à Genève entre les présidents des deux institutions, achoppant sur l'éligibilité des binationaux et des militaires.

M. Guterres a évoqué lors de son point de presse, une troisième exigence liée à la nécessité de veiller à ce que "tous les acteurs extérieurs soient en mesure de soutenir pleinement le processus de réconciliation et les développements politiques menant à des élections et à un gouvernement légitime acceptable pour tous".

Par ailleurs, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé son soutien à l'appel à une nouvelle conférence à Berlin sur la Libye, considérant ce mécanisme comme "l'outil international le plus utile".

En réponse à une question sur l'importance de relancer le processus de Berlin maintenant et s'il devait s'entretenir avec le chancelier allemand Olaf Scholz, sur la tenue d'une nouvelle conférence, M. Guterres a répondu : "une réunion importante a eu lieu à Berlin, et le ministre allemand des Affaires étrangères a déjà indiqué que l'Allemagne envisagera cette possibilité, et je l'encourage fortement".

Une réunion internationale sur la Libye qui s'est tenue, les 8 et 9 septembre courant dans la capitale allemande, Berlin, avec la participation d'envoyés spéciaux en Libye des États-Unis, d'Allemagne, de France et d'Italie et de représentants de la Turquie et de l'Égypte, en plus de l'ambassadrice britannique, Caroline Hurndall, et de la Secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques, Rosemary Di Carlo, a réitéré l'engagement commun à soutenir une voie globale vers des élections en Libye dès que possible.

Le Secrétaire général des Nations Unies a ajouté que "le processus de Berlin a été l'instrument international le plus utile grâce auquel nous avons évité le pire. Malheureusement, il n'a pas été possible de parvenir à une solution complète, mais le pire aurait pu être évité".

Le 3 septembre, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a annoncé, la nomination du Sénégalais, Abdoulaye Bathily, au poste de Représentant spécial et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), le huitième et 1er Africain à diriger la mission depuis sa création en 2011 dans le sillage de la révolution du 17 février qui a renversé l'ancien régime du défunt colonel Mouammar Kadhafi.

-0- PANA BY/JSG 15sept2022