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Le HCR recommande la fin du statut de réfugié pour les Ivoiriens d'ici juin prochain

Genève, Suisse (PANA) - Après une analyse approfondie de la situation en Côte d'Ivoire, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a recommandé, jeudi, aux pays accueillant des Ivoiriens de mettre fin à leur statut de réfugié, et de les aider à se rapatrier volontairement, à obtenir la résidence permanente ou à entamer le processus de naturalisation pour rester.

 

"A la lumière des changements fondamentaux et durables en Côte d'Ivoire, j'ai le plaisir de recommander une cessation générale du statut de réfugié pour les réfugiés ivoiriens, qui prendra effet le 30 juin 2022", a déclaré le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.

 

Un communiqué de l'ONU indique que selon les données dont dispose le HCR, il y a environ 91 000 réfugiés et demandeurs d'asile ivoiriens dans le monde.

 

Quelque 51 000 d'entre eux vivent en Afrique de l'Ouest, dont 33 000 rien qu'au Liberia, et 22 000 autres en Europe.

 

Depuis 2011, quelque 290 000 réfugiés ivoiriens vivant en Afrique de l'Ouest sont rentrés volontairement en Côte d'Ivoire et une enquête du HCR dans la région a révélé que 60% de ceux qui restent ont l'intention de se rapatrier, tandis que 30% sont encore indécis et 10% resteront dans leur pays d'accueil.

 

La déclaration indique que la recommandation de cessation du statut de réfugié s'accompagne de mesures concrètes visant à promouvoir des solutions durables pour les réfugiés ivoiriens qui faciliteront leur retour volontaire et leur réintégration, ainsi que la possibilité de demander la résidence permanente ou la naturalisation là où ils se trouvent, notamment pour ceux qui ont noué des liens solides avec les pays d'accueil.

 

"Je suis reconnaissant de l'exemple donné par le Gouvernement de la Côte d'Ivoire, ainsi que par ceux du Ghana, de la Guinée, du Liberia, du Mali, de la Mauritanie et du Togo, qui ont fait preuve de volonté politique pour mettre en œuvre une feuille de route globale pour des solutions en faveur des réfugiés ivoiriens, dont certains sont déplacés depuis des décennies ", a déclaré M. Grandi lors de la session annuelle du Comité exécutif du HCR.

 

Le HCR s'est félicité, cette semaine, des engagements pris par les Etats dans le cadre de la stratégie de solutions globales pour les réfugiés ivoiriens, qui incluent le droit pour les personnes ayant des besoins de protection internationale continus de demander une exemption de cessation par le biais des procédures de sauvegarde du droit international.

 

Le HCR organise un transport hebdomadaire depuis le Liberia pour aider les Ivoiriens souhaitant rentrer chez eux.

 

Le communiqué indique que depuis la fin du mois d'août, quelque 5 000 réfugiés ont été réunis avec des membres de leur famille, dont certains n'ont pas été vus depuis des décennies. Le HCR fournit également un soutien financier aux réfugiés rentrant chez eux afin de faciliter leur réintégration.

 

"Cet effort régional mérite les applaudissements de l'ensemble de la communauté internationale", a déclaré le Haut Commissaire.

 

Les Ivoiriens ont fui deux guerres civiles, d'abord entre 2002 et 2007, puis entre 2011 et 2012.

 

Des milliers d'entre eux ont également fui vers les pays voisins en 2020, craignant les violences liées aux élections présidentielle et parlementaires.

 

Le communiqué indique que le HCR reste déterminé à aider la Côte d'Ivoire et les pays hôtes à mettre en œuvre la recommandation de cessation et continue à plaider pour que les États fournissent aux réfugiés des documents d'état civil, d'identité et de voyage.

 

En Côte d'Ivoire, cela inclut la délivrance d'actes de naissance, qui permettent de s'assurer que les personnes peuvent s'inscrire à l'école, obtenir des cartes d'identité nationales et voter.

 

"Il est essentiel que les États et les autres acteurs apportent un soutien total à ces solutions en temps voulu et de manière concertée afin de faciliter l'inclusion sociale et de réduire le risque d'apatridie", a déclaré l'agence des Nations unies pour les réfugiés. 

-0- PANA MA/BAI/IS 08oct2021