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La Commission gambienne des droits de l'homme préoccupée par les tentatives d'abrogation de la loi sur les Mutilations génitales féminines

Banjul, Gambie (PANA) - La Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) s'est déclarée préoccupée par les tentatives d'abrogation de la loi interdisant les Mutilations génitales féminines (MGF/E) en Gambie.

La CNDH a indiqué qu'elle était préoccupée par l'avis public du 6 février du bureau du greffier de l'Assemblée nationale concernant un projet de loi privé qui vise à abroger la loi contre les MGF/E (2015).

Une déclaration obtenue par la PANA indique que la commission considère les MGF/E non seulement comme une question de santé, mais aussi comme une violation des droits fondamentaux des femmes et des filles, en particulier les droits à la vie, à la santé, à l'intégrité corporelle et à la protection contre toutes les formes de discrimination et de violence.

La CNDH a déclaré que l'Organisation mondiale de la santé, l'UNICEF et les recherches nationales menées dans le pays ont également révélé l'impact profond de l'E/MGF sur la santé de nos femmes et de nos filles.

"Ainsi, cette proposition de loi sur les femmes (amendement) 2024 est une tentative de revenir sur de nombreuses années de plaidoyer, de sensibilisation et de lutte des organisations et défenseurs des droits des femmes qui ont conduit à l'interdiction légale de l'E/MGF dans le pays", a souligné la commission dans sa déclaration.

La commission a déclaré qu'elle reconnaissait que l'E/MGF était une question complexe et émotionnelle, ajoutant que les gens avaient le droit de pratiquer leur culture et leur religion.

Toutefois, il est universellement admis que ces droits ne sont pas absolus et ne peuvent être invoqués pour violer les droits de l'homme.

"En tant que partie à plusieurs conventions et traités internationaux et régionaux tels que la Convention relative aux droits de l'enfant, la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et le Protocole de Maputo, la Gambie est donc tenue de protéger les droits fondamentaux des femmes et des filles contre les pratiques traditionnelles préjudiciables.

La CNDH a déclaré que l'abrogation de la loi de 2015 sur les femmes (amendement) constituerait une grave dérogation aux obligations de la Gambie en matière de respect, de protection et de réalisation des droits des femmes et des filles.

Elle a exprimé sa détermination à continuer de dialoguer avec les ministères compétents chargés de protéger les droits et le bien-être des femmes et des enfants sur cette question.

La CNDH a indiqué qu'elle avait également écrit à tous les chefs de partis politiques ayant des représentants à l'Assemblée nationale sur cette question.

-0- PANA MSS/MA/BAI/JSG/SOC 28fév2024