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Crise éthiopienne : Les États-Unis demandent à leurs citoyens de quitter le pays

Addis Abeba, Ethiopie (PANA) - Les Etats-Unis ont demandé à leurs citoyens d'envisager sérieusement de quitter le pays alors que la situation sécuritaire se détériore et que l'on craint que les rebelles qui combattent le gouvernement ne se rapprochent de la capitale, Addis Abeba.

 

Dans un message sur Facebook, l'ambassade des États-Unis en Éthiopie a déclaré que "l'environnement sécuritaire en Éthiopie s'est considérablement détérioré au cours des derniers jours avec une escalade continue du conflit armé et des troubles civils dans les régions d'Amhara, d'Afar et de Tigré".

 

Une partie importante de l'autoroute A2 reliant Addis-Abeba aux villes du Nord a été restreinte par les autorités fédérales, ce qui a entraîné des perturbations, des voyageurs bloqués et un environnement de voyage généralement non permissif.

 

"Le personnel de l'ambassade des États-Unis ne peut actuellement pas voyager en dehors des limites de la ville d'Addis-Abeba. Nous suggérons fortement aux citoyens américains de reconsidérer sérieusement leur voyage en Éthiopie et à ceux qui sont actuellement en Éthiopie de se préparer à quitter le pays".

 

Pendant ce temps, le service de communication du gouvernement éthiopien a rapporté, mercredi, qu'une frappe aérienne avait été effectuée plus tôt dans la journée sur le "centre d'entraînement Adibukray du groupe terroriste du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), situé aux alentours d'Adihagray".

 

L'agence de presse éthiopienne (ENA), propriété de l'État, a déclaré que le groupe TPLF assurait actuellement la formation d'un grand nombre de militants recrutés pour des missions terroristes.

 

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est dit extrêmement préoccupé par l'escalade de la violence en Éthiopie alors que le gouvernement déclare l'état d'urgence face à l'alliance de deux groupes rebelles, faisant ainsi craindre une attaque imminente à Addis-Abeba.  

 

Le conseil des ministres a déclaré que l'état d'urgence vise à "protéger les civils des atrocités commises par le groupe terroriste TPLF dans plusieurs régions du pays".

 

L'état d'urgence, qui sera en vigueur pendant six mois, intervient alors que le Premier ministre Abiy Ahmed appelle ses compatriotes aux armes et que l'administration de la ville d'Addis-Abeba demande aux habitants d'enregistrer leurs armes dans les deux jours.

 

Des rapports font état de diplomates, d'étrangers et de citoyens quittant la ville avec des vols complets.

 

Alors que le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) et le Front de libération Oromo se donnent la main et que le TPLF progresse rapidement dans la guerre contre les forces de défense nationales éthiopiennes, M. Abiy a exhorté ses compatriotes à utiliser "toutes les armes et tous les pouvoirs afin d'empêcher, de renverser et d'enterrer le TPLF terroriste" qui est venu détruire le pays.

 

M. Guterres s'est joint au secrétaire d'État américain, M. Antony Blinken, pour appeler à une cessation immédiate des hostilités et à un accès humanitaire sans restriction afin de fournir une aide vitale urgente aux régions septentrionales rétives du Tigré, de l'Amhara et de l'Afar.

-0- PANA MA/BAI/IS 03nov2021